Cigarette électronique : des composants dangereux et un étiquetage mensonger

Publié le Lundi 26 Août 2013
Cigarette électronique : des composants dangereux et un étiquetage mensonger
Cigarette électronique : des composants dangereux et un étiquetage mensonger
E-Roll, Cigartex, Cigway… Une dizaine de marques de cigarettes électroniques ont été testées par le magazine 60 millions de consommateurs qui a décelé la présence de composants toxiques ou cancérogènes dans certaines, et dénonce l'étiquetage incomplet de ces substituts de la cigarette. Faut-il pour autant les interdire ?
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L’alerte est une nouvelle fois donnée sur d’éventuels dangers de la cigarette électronique. Cet ersatz de cigarette, vendu avec ou sans nicotine, censé accompagner les fumeurs dans l’arrêt du tabac, ne serait décidément pas aussi inoffensif qu’on le croit. C’est le magazine 60 millions de consommateurs qui publie cette fois sa propre enquête sur les ingrédients des e-cigarettes. 

« Des produits cancérogènes »

Une dizaine de modèles jetables ou rechargeables ont ainsi été testés. Résultat : la présence de produits toxiques a été décelée, et parfois à des doses équivalant à celles de la cigarette de tabac.
Les composants en cause sont les suivants : 
- le formaldéhyde (ou formol), molécule cancérogène, se retrouve dans trois modèles sur dix en quantité presque égale que dans la cigarette classique,
- l’acroléine, décelée en quantité importante dans le modèle E-roll,
- l’acétaldéhyde, substance potentiellement cancérogène relevée à faible dose dans les e-cigarettes,
- traces de nickel et de chrome repérées dans Cigartex, à teneur identique que dans la cigarette classique,
- l’antimoine, libéré en plus grande quantité par les cigarettes jetables Cigway que par une Marlboro,
- le propylène glycol n’est pas toujours mentionné sur les étiquettes.

Pas d’interdiction nécessaire

Pour autant l’Institut National de la Consommation (INC) ne se prononce pas pour une interdiction définitive de la cigarette électronique. « Les cigarettes électroniques sont loin d'être les gadgets inoffensifs qu'on nous présente. Ce n'est pas une raison pour les interdire. C'est une raison pour mieux les contrôler », déclare Thomas Laurenceau, rédacteur en chef du magazine de l’INC cité par l'AFP. Il préconise la mise en conformité de toutes les étiquettes, et la mise en place d’un bouchon de sécurité sur les recharges pour protéger les jeunes enfants. En effet l’ingestion à forte dose de certains produits identifiés par l’étude serait capable de tuer un enfant, d’après T. Lancereau.

En juin dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait déjà limité l’usage de la cigarette électronique en interdisant la vente de celle-ci aux mineurs. Elle travaillerait actuellement à une circulaire interdisant le « vapotage » dans les lieux publics, tout en reconnaissant que la e-cigarette peut constituer une aide pour arrêter de fumer.