Vitamines et oxydants : la médecine dans le flou

Publié le Lundi 17 Octobre 2011
Vitamines et oxydants : la médecine dans le flou
Vitamines et oxydants : la médecine dans le flou
Plusieurs études remettent en cause les risques posés par les oxydants et les vertus des vitamines pour les neutraliser et donc préserver la santé. Parmi ces études, un bon nombre dénonce également le danger d'une surconsommation de ces compléments vitaminés.
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« Tout le monde est un peu perdu, car logiquement les vitamines, des anti-oxydants, devraient agir contre les maladies, mais toutes les données cliniques ne montrent aucune différence », explique à l’AFP le Dr Toren Finkel, directeur du Centre de médecine moléculaire aux Instituts nationaux de la santé (NIH). « Cela signifie qu’il faut revoir nos hypothèses sur les mécanismes de ces maladies et du rôle des oxydants », ajoute-t-il. « On est toujours parti de l’idée que les oxydants étaient mauvais pour l’organisme et depuis ces dix dernières années on commence à se rendre compte que ce n’était pas forcément vrai » précise le chercheur. Selon lui, des recherches ont montré que les cellules utilisent les oxydants pour signaler une inflammation et que ces derniers n’endommagent pas toujours l’organisme, jouant donc un rôle utile.

« Durant de nombreuses années nous avons utilisé ces vitamines sans connaître leurs effets » admet-il. Les scientifiques disposent « de nombreuses données montrant qu'une carence de certaines vitamines est néfaste » mais « cela ne veut pas dire qu’en absorber beaucoup est mieux » ajoute le Dr Finkel. Une étude américaine publiée le 11 octobre indique d’ailleurs une augmentation de 17% du risque de cancer de la prostate chez les hommes prenant de la vitamine E à haute dose. Il faut aussi rappeler dans ce contexte, qu’une autre étude américaine, cette fois menée sur des femmes, révèle que des compléments multivitaminés étaient inutiles et accroissaient légèrement leur risque de mortalité. « Nous découvrons maintenant que certaines vitamines prises en grande quantité peuvent avoir des effets néfastes et inattendus que nous ne comprenons pas », relève David Schardt, nutritionniste au « Center of Science in the Public Interest ».

Ces compléments sont nécessaires à certaines personnes comme les femmes enceintes et les personnes âgées souffrant de carences chroniques mais aux États-Unis, c’est la moitié de la population qui consomme des vitamines, cette industrie représente 20 milliards de dollars par an et les fabricants de vitamines peuvent quasiment attribuer toutes les vertus à leurs produits à l’exception de prétendre qu’ils traitent les maladies.

Alexandre Roux

(Source : lepoint.fr)
Crédit photo : iStockphoto

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