« Claustrophobie : peut-on en guérir ? »

Publié le Mercredi 23 Novembre 2011
« Claustrophobie : peut-on en guérir ? »
« Claustrophobie : peut-on en guérir ? »

Parmi toutes les phobies que l'on peut répertorier (peur de l'eau, des araignées, du noir, etc.), une des plus communes reste la claustrophobie. Une maladie qui empoisonne la vie de celui qui la développe en transformant des situations banales de la vie quotidienne en véritable parcours du combattant. Et malgré des symptômes extrêmement gênants, trop de personnes organisent leur vie autour de cette peur et renoncent à consulter un spécialiste. Il existe pourtant des moyens de s’en débarrasser. Précisions avec Catherine Krespine, psychothérapeute.

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Qu’est-ce que la claustrophobie ?

La claustrophobie fait partie des troubles névrotiques en lien avec la peur des espaces. Elle correspond donc globalement à la peur de l’enfermement, dans des espaces clos ou des endroits confinés, ou dans des pièces de petite superficie. Pour un sujet atteint de cette phobie, des situations de la vie quotidienne peuvent alors vite devenir insoutenables. Ainsi, pour un claustrophobe, prendre l’ascenseur, passer sous un tunnel, voyager en avion ou encore passer une IRM (imagerie par résonance magnétique) relèvent du cauchemar. Cette phobie n’est en outre pas à prendre à la légère. Elle peut en effet mener une personne qui en souffre à la désocialisation et à la dépression. C’est la raison pour laquelle la claustrophobie est considérée comme une maladie.

D’où vient-elle ?

Même si les chercheurs s’accordent à dire que la claustrophobie est une névrose souvent associée à d’autres peurs, les causes de cette phobie restent méconnues. Elle peut en effet survenir chez un sujet du jour au lendemain, à la suite d’une maladie ou d’un traumatisme émotionnel, comme par exemple après un accident de voiture. Elle peut aussi apparaitre à des périodes de la vie où une personne est plus fragile psychiquement et physiquement, à cause d’une dépression ou de la fatigue. Néanmoins, on remarque que les sujets phobiques présentent un manque de sérotonine (un neurotransmetteur) dans le cerveau. Ceci pourrait donc en partie expliquer leur réaction de panique, souvent infondée. Il faut aussi savoir que la claustrophobie peut être héréditaire

Quels sont les symptômes ?

La claustrophobie se traduit généralement par des symptômes similaires à ceux d’une crise de panique ou de spasmophilie. C’est une angoisse incontrôlable accompagnée de troubles physiques comme des palpitations violentes, des vertiges, des frissons, ou à l’inverse des bouffées de chaleur. Le rythme cardiaque peut aussi fortement accélérer. Les claustrophobes peuvent même ressentir une gêne au niveau du thorax, allant jusqu’à la sensation d’étouffement et peuvent même s’évanouir. Des tremblements peuvent également être observés.

Comment guérir la claustrophobie ?

Comme toute « maladie », la claustrophobie se soigne. Mais beaucoup de claustrophobes préfèrent fuir leur phobie plutôt que de l’affronter. Ainsi, si un sujet a peur en ascenseur, il prendra systématiquement les escaliers. S’il a peur de l’avion ou des tunnels, il préfèrera effectuer ses déplacements lointains en  bateau. Mais ce ne sont ici que des stratégies d’évitement et le soulagement pour le claustrophobe n’est que momentané. Et pendant ce temps-là, la peur grandit.
Comme les autres troubles phobiques, la claustrophobie peut se traiter de plusieurs manières. Mais ce sont les psychothérapies comportementales et cognitives qui sont le plus souvent utilisées pour se défaire de cette peur. Ces thérapies consistent à confronter progressivement un claustrophobe à sa peur pour qu’il apprenne à s’en débarrasser. Par exemple, pour celui qui a peur en ascenseur, il s’agira d’abord de rentrer dans celui-ci en laissant les portes ouvertes, puis de le prendre un certain nombre de fois pour monter uniquement un étage, puis deux, puis trois et ainsi de suite. En apprivoisant petit à petit sa peur, le sujet se rendra compte qu’elle n’était pas fondée.
Dans le même genre de traitement, on trouve la thérapie par réalité virtuelle. Comme pour la thérapie cognitivo-comportementale, il s’agit ici de confronter le sujet à sa peur et de le désensibiliser grâce à une sorte de jeu vidéo en 3D. Le claustrophobe, muni d’un casque, d’écouteurs, de gants et de capteurs, se verra plongé dans un monde virtuel dans lequel il sera le principal acteur et où il devra affronter sa phobie.
Il existe aussi d’autres méthodes comme les techniques de relaxation ou de yoga qui, grâce à un travail sur la respiration, permettent de mieux contrôler ses émotions. Par conséquent, se concentrer sur une lente et profonde « respiration abdominale » et adopter une position spécifique, par exemple la tête entre les genoux, est vivement conseillé aux claustrophobes pour ne pas sombrer dans la panique. De cette manière, le sujet gèrera mieux les « situations de crise » et ne ressentira plus cette sensation de « mort imminente ».
Les claustrophobes peuvent aussi faire appel à l’hypnose. Dans ce cas, le sujet acceptera de se laisser envahir par la peur qu’il redoute tant. Ainsi, en arrêtant de lutter contre sa phobie, le patient arrivera à mieux l’accepter et à l’apprivoiser.
Les « médecines douces » telles que la phytothérapie ou l’homéopathie, servant à lutter contre l’anxiété, peuvent également être utilisées pour atténuer la claustrophobie.
Pour les cas les plus sévères, la claustrophobie peut aussi se traiter par des médicaments. Dans ce cas, des antidépresseurs peuvent être prescrits mais un suivi psychologique poussé devient alors nécessaire.

Alexandre Roux

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