"Mon crime", une comédie faussement légère (mais vraiment savoureuse) sur la révolution #MeToo
Madeleine est une actrice qui peine à briller. Elle cohabite dans une piaule de misère avec sa meilleure amie et avocate, Pauline. Mais sa vie se voit bouleversée lorsque le producteur qui a tenté de l'agresser... Est retrouvé mort chez lui. Plaidant la légitime défense, l'actrice va cependant ressortir de ce procès en icône féministe
Peut-on rire de tout ? François Ozon répond par l'affirmative en délivrant une comédie d'une déroutante insouciance sur des thèmes gravissimes - les agressions sexuelles, les abus de pouvoir dans le cinéma, la misogynie, le traitement des femmes par la justice.
Celles et ceux qui ont goûté aux décalages de Huit Femmes ou Potiche reconnaîtront en Mon crime la même recette : goût prononcé du désuet, patine rétro mettant en évidence un certain air du temps bien actuel, art de la satire aiguisée. Et surtout : bande de femmes.
C'est surtout aux comédiennes, des jeunes espoirs aux grands noms d'antan, que François Ozon offre une revanche éclatante, face au sexisme ordinaire, au patriarcat et aux "regards masculins".