Emily Ratajkowski pose avec des poils sous les bras pour prôner la liberté des corps

Publié le Jeudi 08 Août 2019
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Emily Ratajkowski pose avec des poils sous les bras pour prôner la liberté des femmes
Emily Ratajkowski pose avec des poils sous les bras pour prôner la liberté des femmes
Dans cette photo : Emily Ratajkowski
Dans le Harper's Bazaar, la mannequin et actrice livre un essai efficace sur son hyper-féminité, ainsi que le droit des femmes à disposer de leur corps comme elles l'entendent et à célébrer leur sexualité. Essai qu'elle illustre d'une photo d'elle les aisselles non-épilées.
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"J'y pense souvent. Pourquoi, dans notre culture, insistons-nous pour séparer l'intelligent et le sérieux du sexy ?", écrit Emily Ratajkowski dans les colonnes du Harper's Bazaar américain. Actrice et mannequin aux 23,7 millions d'abonné·es sur Instagram, elle est la quintessence de la femme fatale, au corps presque irréel tant il correspond aux idéaux de beauté. Elle est aussi, et ce n'est certainement pas antinomique, profondément féministe. Elle l'indique d'ailleurs fermement dès les premières lignes de son essai. L'actrice y confie avoir toujours aimé se sentir séduisante, attirante, "sexy", justement, car c'est son "choix, et n'est-ce pas ce qui définit le féminisme - le fait d'avoir le choix ?", lance-t-elle à juste titre.

Au fil des pages, elle aborde des réflexions personnelles sur sa propre féminité, raconte avoir été souvent critiquée et rabaissée à cause de la façon dont elle s'habille ou de son comportement - notamment lorsqu'elle a milité contre l'élection de Brett Kavanaugh à la Cour suprême, et que les média ont préféré titrer sur l'absence de son soutien-gorge sous son débardeur que ses opinions politiques.

"Malgré toutes les remarques et les avertissements inconfortables, être "sexy' et parfois hyper féminine est devenu en quelque sorte ma force", affirme-t-elle. "En tant que culture, nous avons peur des femmes en général, mais aussi, plus spécifiquement, du pouvoir inné que possède la sexualité féminine. Une femme devient trop puissante et donc menaçante quand elle prend le contrôle de son sexe. C'est pourquoi nous insistons sur la honte ; nous insistons sur le fait qu'une femme perd quelque chose lorsqu'elle affiche (...) sa sexualité."

Pour accompagner ce texte percutant, une photo d'elle les bras levés derrière la tête qui laissent voir ses aisselles non-épilées. Un cliché qui illustre son propos à la perfection : qu'on laisse les femmes libres de leurs propres décisions, sans juger incessamment leurs actions par le prisme de leur physique. Elle conclura l'article de la sorte : "Quelle que soit la façon dont une personne décide de se représenter, de façon hétéronormative ou au contraire, complètement non-identifiable, il s'agit de son choix. Donner aux femmes la possibilité d'être ce qu'elles veulent et d'être aussi polyvalentes que possible." Message qu'elle répète sur son compte Instagram, en s'adressant cette fois aux femmes : "Soyez qui vous êtes, mesdames".