"La syndicaliste", le thriller féministe qui dénonce le complexe de la "mauvaise victime"

Porté par une impeccable Isabelle Huppert, l'édifiant thriller politique "La syndicaliste", inspiré d'une histoire vrai, est également un drame féministe dont les thématiques évoquent le Césarisé "La nuit du 12". Intéressant.

En 2012, Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva, est devenue la cible de menaces lorsqu'elle a pris connaissance d'un secret d'Etat relatif à l'industrie du nucléaire - un accord éventuel avec la Chine mettant en péril des dizaines de milliers d'emplois.

En décembre de la même année, cette syndicaliste déterminée sera retrouvée ligotée à son domicile, scarifiée et victime d'un viol. Son vagin avait été pénétré par le manche d'un couteau.

Féministe car Salomé perçoit en Maureen Kearney une figure exemplaire. Incorruptible malgré les jeux de pouvoir, les pressions et les menaces, seule contre tous, elle évolue dans une sphère politique régie par une violence patriarcale dont elle sera la grande victime.

Surtout, La syndicaliste fustige le préjugé de la "mauvaise victime". Ancienne alcoolique, on accuse la représentante d'être hystérique et trop vulnérable psychologiquement. On entend pas sa "sidération" lors de son viol. On la pense manipulatrice. Du victim blaming !