Kristen Stewart se confie sur sa sexualité fluide (et brise quelques tabous au passage)

Publié le Mardi 03 Septembre 2019
Catherine Rochon
Par Catherine Rochon Rédactrice en chef
Rédactrice en chef de Terrafemina depuis fin 2014, Catherine Rochon scrute constructions et déconstructions d’un monde post-#MeToo et tend son dictaphone aux voix inspirantes d’une époque mouvante.
Kristen Stewart au festival de Venise le 30 août 2019
Kristen Stewart au festival de Venise le 30 août 2019
Dans cette photo : Kristen Stewart
Elle n'a jamais été aussi honnête et ouverte. Jadis secrète et inquiète, Kristen Stewart se dévoile, se confiant sur ses relations lesbiennes et sur la gêne que sa sexualité provoque à Hollywood. Une interview qui fait du bien dans les colonnes du "Harper's Bazaar".
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Longtemps prisonnière du carcan de la saga Twilight, Kristen Stewart apparaît aujourd'hui émancipée et prête à briser quelques tabous ancestraux à Hollywood. Si l'actrice de 29 ans s'est affichée en couple tout au long des cinq volets de la franchise teen avec son collègue Robert Pattinson (quatre ans, une éternité !), elle a rapidement décidé de tomber le masque, une fois son contrat terminé. On l'a d'abord aperçue au bras de son ex-assistante Alicia Cargile, de la chanteuse St. Vincent ou encore de la top Stella Maxwell. Un coming-out aussi spectaculaire que bienvenu pour celle qui était à l'époque considérée comme la petite fiancée de l'Amérique- clairement contre son gré.

La tempétueuse Kristen Stewart ne se cache plus. Sa parole s'est libérée, elle se découvre allégée par la fin de cette franchise trop lourde pour la punk qu'elle est. "J'avais l'habitude de m'asseoir lors des interviews et de me dire : 'Mon Dieu, je me demande ce qu'ils vont me demander'. Mais maintenant, vous pouvez me demander n'importe quoi !", confie-t-elle dans un entretien particulièrement sincère accordé au Harper's Bazaar. Et elle accepte à présent de livrer quelques bribes de son jardin intime, jadis farouchement verrouillé. Notamment en s'ouvrant sur sa sexualité fluide. Une grande première.

"Je voulais profiter de ma vie. Et c'est passé en priorité par rapport au fait de protéger ma vie car en la protégeant, je la ruinais", concède-t-elle. Celle qui s'amuse à bousculer les protocoles (son gimmick ? Ôter ses talons hauts sur le tapis rouge) développe : "Tu ne peux pas sortir avec la personne avec laquelle tu es en couple ? Tu ne peux pas en parler en interview ? On m'avait informée de cette mentalité old school : en gros, tu veux préserver ta carrière et ton succès et il y a des personnes qui ne t'aiment pas, ils n'aiment pas que tu sortes avec des filles, ils n'aiment pas que tu ne t'identifies pas en tant que 'lesbienne' et n'aiment pas que tu te ne te définisses pas comme 'hétérosexuelle'."


Une égérie Chanel qui refuse les étiquettes donc, les déchiquette même. Et semble se délecter du parfum d'ambiguïté qu'elle répand autour d'elle. Mieux, Kristen l'affranchie se contrefout de l'impact que sa parole pourrait avoir sur sa carrière. Elle balance. Et au détour d'une phrase, lève le voile sur les coulisses peu reluisantes de l'industrie cinématographique.

"On m'a bien dit : 'Si vous voulez vous rendre service et que vous ne sortez pas en public en tenant la main de votre copine, vous pourriez tourner dans un film Marvel'. Je ne veux pas travailler avec des gens comme ça", assène-t-elle. Ironiquement, sa personnalité insaisissable attire justement les cinéastes. Sils Maria, Personal Shopper, Charlie's Angels (qui sortira le 4 décembre prochain)... Autant de films dans lesquels elle se régale à incarner des héroïnes troubles ou badass. Bien loin de la tristement fade Bella dans la saga vampiresque qui l'a révélée. La suite s'annonce tout aussi excitante : "K-Stew" réalisera son premier film, The Chronology of Water en 2020. Et pourrait devenir une voix militante passionnante, prête à titiller un Hollywood trop engoncé. On croise les doigts pour qu'elle continue sur cette voie.