Les soignants, applaudis à 20 heures pendant les confinements successifs qui ont marqué la pandémie de Covid-19, semblent être de nouveau tombés dans l'oubli
Les hôpitaux publics manquent toujours de moyens. Et pour cause : des restrictions budgétaires sont imposées chaque année à l'hôpital dans le cadre de l'Ondam (Objectif national de dépenses d'assurance-maladie)
Depuis vingt ans, 80 000 lits d'hospitalisations publics ont été fermés. Ces coupes budgétaires ont impacté les salaires du personnel hospitalier, qui se heurte à des conditions de travail difficiles et à à un manque de reconnaissance
Cette situation fait que l'hôpital rencontre aujourd'hui des difficultés pour recruter du personnel soignant, notamment des infirmiers ou des aides-soignants
Et ceux déjà en poste, en sous-effectifs, sont à bout de nerfs : début 2022, l'Ordre national des infirmiers a ainsi rapporté que "54% des salariés d'établissements publics estiment traverser un burn-out, avec des effets préjudiciables sur la qualité des soins"
Abigael Debit s'est ainsi faite le porte-voix des patients et des plaintes (trop nombreuses) qu'elle entend au quotidien, qui témoignent des dysfonctionnements du système hospitalier
"Je sais où se trouvent les plus vulnérables d'entre nous : dans la salle d'attente, concentré explosif de toutes les injustices sociales et des aberrations criantes d'un système qui ne fait même plus semblant d'être solidaire"
"Les agents d'accueil sont protégés par des vitres en plexiglas, les insultes pleuvent sur eux toute la journée. Les vigiles ne viennent plus seulement quand on les appelle, ils sont là 24 heures sur 24. Les portes sont régulièrement explosées par des patients"
"Les patients croupiront encore longtemps sur les chaises inconfortables de la salle d'attente. S'ils ont même encore la chance de pouvoir s'y asseoir"