PPDA accusé de viols : "Il me semblait important de sortir du silence"

Publié le Vendredi 19 Février 2021
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Patrick Poivre d'Arvor sur le tournage de "Vol de Nuit" en avril 2007
Patrick Poivre d'Arvor sur le tournage de "Vol de Nuit" en avril 2007
Dans cette photo : Patrick Poivre d'Arvor
L'ancien présentateur du JT de TF1, Patrick Poivre d'Arvor, est visé par une enquête pour viols. Les faits dénoncés par l'autrice Florence Porcel se seraient déroulés en 2004 et 2009.
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La nouvelle a fait l'effet d'une bombe ce jeudi 18 février : l'ancienne star du 20h de TF1, Patrick Poivre d'Arvor, 73 ans, est visé par une enquête pour viols. Son accusatrice, la Youtubeuse et autrice Florence Porcel, aujourd'hui âgée de 37 ans, assure avoir été violée par le journaliste dans son bureau après avoir envoyé une lettre admirative à "PPDA" en novembre 2004, qui l'aurait alors conviée à assister en coulisses au JT.

"Elle est alors âgée de 21 ans, en convalescence d'une tumeur au cerveau et encore vierge", rapporte Le Parisien . "Selon le récit de la jeune femme, la star de l'info lui demande ses impressions sur sa prestation mais se montre peu bavard, occupé à dédicacer des photos. Quand, tout à coup, il ferme la porte, lui propose un verre d'alcool avant de l'agresser sexuellement en l'embrassant puis en introduisant sa main dans sa culotte. Les faits se seraient déroulés rapidement, sans signe annonciateur."

La jeune femme, tétanisée, affirme ne pas avoir été consentante lors du rapport sexuel qui s'en serait suivi. Florence Porcel n'aurait pas eu conscience d'avoir été violée à l'époque, décrivant un mécanisme de déni mêlé à un phénomène d'emprise psychologique.

En 2009, la jeune femme reverra "PPDA" pour l'interroger dans le cadre de son mémoire de master. Et aurait de nouveau été violée dans le bureau du journaliste au sein de la société de production A Prime Group à Boulogne-Billancourt. "Il entame une conversation intime, cherche à embrasser l'étudiante puis l'entraîne de force, loin des baies vitrées de la pièce, dans un coin à l'écart où il ouvre son pantalon et sort son sexe. Florence Porcel assure que cette fois-ci elle lui fait part oralement de son refus. Elle le repousse et cherche à se dégager mais est maintenue par son hôte par la force sur un canapé. Le journaliste l'aurait ensuite contrainte à une fellation non protégée", selon les informations rapportées par Le Parisien.

"On ne va pas se mentir : c'est mon histoire"

Florence Porcel affirme avoir mis plusieurs années à comprendre la gravité des faits. Et a finalement décidé de porter plainte contre Patrick Poivre d'Arvor. Plainte qui coïncide avec la sortie d'un livre troublant, Pandorini, publié en janvier 2021 aux éditions JC Lattès. Dans un post Instagram annonçant la parution de son roman le 6 janvier dernier, Florence Porcel écrivait :

"Tellement fière. Tellement fière et tellement soulagée, j'ai bien cru qu'il ne sortirait jamais. 7 semaines pour l'écrire, 1 an pour trouver un éditeur, 1 autre année pour le retravailler et l'avoir entre les mains. Mais ça y est. Quelle fierté... C'est l'histoire, banale, d'une jeune femme inexpérimentée qui fait une mauvaise rencontre. Sauf que la rencontre en question est un des hommes les plus célèbres de France. On ne va pas se mentir : c'est mon histoire. Je l'ai transformée en fiction parce que je ne peux pas donner le nom de cette rencontre, pour des raisons évidentes. Mais il me semblait important de sortir du silence", souligne la jeune femme, ajoutant : "Le pire (mais c'est encore une fois tristement banal), c'est que tout le monde sait. Tout le monde sait quel genre d'homme il est. Et pas seulement dans le 'Tout-Paris'".

Depuis l'annonce de la plainte de Florence Porcel, les langues commencent à se délier. Des témoignages de jeunes femmes qui auraient croisé la route du journaliste-vedette et auraient été confrontées au même modus operandi. Mais aussi des collègues décrivant "un gros dragueur, bien lourd" et des expériences "traumatisantes".

Alors qu'une enquête préliminaire pour "viols" a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne de la PJ parisienne, PPDA a annoncé vouloir "engager les poursuites judiciaires qui s'imposeraient", pointant une "dénonciation calomnieuse, aussi mensongère qu'inspirée par une quête de notoriété inconvenante" par la voix de son avocat.

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