Pourquoi 2021 est une année cruciale pour (enfin) freiner la crise climatique

Publié le Jeudi 22 Avril 2021
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Pourquoi 2021 est une année cruciale pour (enfin) freiner la crise climatique
Pourquoi 2021 est une année cruciale pour (enfin) freiner la crise climatique
Les pays "doivent agir maintenant pour protéger les populations contre les effets désastreux du changement climatique", alarme Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies. 2021, une année "cruciale", estime-t-il alors qu'un sommet organisé par le président Joe Biden débute ce 22 avril, Jour de la Terre. Et voici pourquoi.
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Chaque année, les organisations écologistes prononcent de puissants discours d'alerte autour de la crise climatique et de ses conséquences catastrophiques pour la planète et l'humanité. Chaque année, elles le martèlent avec ardeur : il faut changer nos modes de vie, nos modes de consommation, nos modes de production, changer le système. Agir à échelle citoyenne mais aussi, et surtout, à celle des dirigeant·e·s d'industrie et des gouvernements. Et ne pas attendre. Seulement, en 2021, force est de constater que ces avertissements n'ont pas encore été entendus.

Pour preuve, le rapport de l'ONU, sorti en amont de la Journée de la Terre tenue ce 22 avril - 24 heures destinées à sensibiliser à la situation critique qui menace de plus en plus terriblement nos ressources et notre environnement, fait état de données effrayantes.

"Nous sommes au bord de l'abîme"

D'abord, il rappelle que 2020 est l'une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées (la plus chaude en France), puis constate que, malgré le ralentissement économique lié à la pandémie, les concentrations de gaz à effet de serre ont augmenté.

L'organisation mondiale de la météorologie, elle, estime à une probabilité sur cinq la hausse de la température mondiale de plus d'1,5°C d'ici 2024, rapporte l'Agence France-Presse. Pour les scientifiques du GIEC, dont les dernières prédictions datent de 2018, cela entraînerait notamment une baisse des prises de pêche d'environ 1,5 ou 3 millions de tonnes de poissons. Mais aussi la diminution des récifs coralliens de 70 à 90 %, et une montée du niveau global des mers (par rapport à la période 1986-2005) de 26 à 77 centimètres en 2100.

"Nous sommes au bord de l'abîme", prévenait, lundi 19 avril, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, lors de la présentation dudit rapport. Il l'affirme : les pays "doivent agir maintenant pour protéger les populations contre les effets désastreux du changement climatique". Et insiste sur l'année "cruciale" que représente 2021.

Car si des actions considérables sont entreprises dès aujourd'hui, il sera peut-être possible de limiter les dégâts, et le réchauffement climatique à ce fameux 1,5°C d'ici la fin du siècle. Sinon, le bilan ne fera qu'empirer.

Un sommet organisé par Joe Biden

Des résultats qui ont motivé le sommet qualifié de "la dernière chance", une réunion en visio-conférence convoquée par le nouveau président américain Joe Biden les 22 et 23 avril. Deux jours durant lesquels quarante chef·fe·s d'Etat (issu·e·s des nations qui représentent 80 % des émissions de gaz à effet de serre) participeront à des discussions virtuelles. Le but : limiter le réchauffement à 1,5°C d'ici 2100, donc, "galvaniser les efforts des principales économies pour lutter contre la crise climatique", détaille l'AFP, ainsi qu'encourager les 196 signataires de l'Accord de Paris à s'engager plus efficacement.

Un événement qui signe également le retour des Etats-Unis dans la lutte contre cette destruction planétaire par l'humain et ses activités. Et, à en croire Ouest France, pourrait finalement consister en une "surenchère d'ambitions affichées" plutôt qu'en un tournant majeur. "C'est à qui va réduire le plus ses émissions de GES", déplore le quotidien. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a par exemple annoncé le chiffre de - 78 % d'ici 2035, et l'Union européenne de - 55 % en 2030.

Des déclarations qui, on ose l'espérer, s'accompagneront d'efforts concrets. Car depuis les premières négociations autour du climat, lors de la COP1 de 1995, les émissions ne font qu'augmenter. Et les mots d'Antonio Guterres datant de février 2021 de résonner : "Nous nous dirigeons tout droit vers une catastrophe climatique".