Si les discours d'Amber Heard et d'Angelina Jolie sont remis en question, comment d'autres victimes, plus isolées, peuvent-elles se sentir légitimes ?
Ainsi, depuis les confessions d'Angelina Jolie, ont voit fleurir sur les réseaux sociaux des messages de soutien à Brad Pitt, et des internautes qui accusent (déjà !) son ex-femme de mentir
Depuis la révolution #MeToo, la libération de la parole a permis aux femmes de témoigner des discriminations et des violences sexistes qu'elles vivent. Cependant, si elles ont moins de réserves à dénoncer leurs agressions, il semblerait que les victimes aient encore beaucoup de mal à être crues
À l'issue du procès, le mercredi 1er juin 2022, les sept jurés (cinq hommes et seulement deux femmes) ont estimé que les acteurs étaient tous les deux coupables de diffamation
Durant tout le procès, Amber Heard a été diabolisée et décridibilisée
Outre la sentence financière, l'image d'Amber Heard est largement écornée : aux yeux du monde et de la justice américaine, elle passe pour une menteuse manipulatrice
Quand Angelina Jolie évoque les violences de son ex-mari Brad Pitt (il aurait, comme le rapporte le New York Times ce mardi 4 octobre, "étranglé l'un [de ses] enfants" et "frappé un autre au visage". Il aurait également attrapé et secoué la tête de sa femme, et lui aurait versé de l'alcool dessus ainsi que sur ses enfants) c'est encore l'actrice qui est pointée du doigt
Ainsi parmi les femmes victimes de viol, seulement 10% d'entre elles portent plainte d'après une enquête réalisée en 2015 par l'Ipsos, et certaines s'abstiennent justement par peur de ne pas être crues
Aujourd'hui, et c'est tant mieux, les femmes ne se taisent plus : reste à savoir quand va-t-on enfin les écouter