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"La syndicaliste", le thriller féministe qui dénonce le complexe de la "mauvaise victime"

Une oeuvre qui met en scène une Isabelle Huppert impassible, à la fois forte et vulnérable en femme de conviction. Un portrait féministe.
Une oeuvre qui met en scène une Isabelle Huppert impassible, à la fois forte et vulnérable en femme de conviction. Un portrait féministe.
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© Le Pacte
"La syndicaliste", le thriller féministe qui dénonce le complexe de la "mauvaise victime"
"La syndicaliste", un thriller féministe sur les "bonnes" et les "mauvaises" victimes

Porté par une impeccable Isabelle Huppert, l'édifiant thriller politique "La syndicaliste", inspiré d'une histoire vrai, est également un drame féministe dont les thématiques évoquent le Césarisé "La nuit du 12". Intéressant.

En 2012, Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva, est devenue la cible de menaces lorsqu'elle a pris connaissance d'un secret d'Etat relatif à l'industrie du nucléaire - un accord éventuel avec la Chine mettant en péril des dizaines de milliers d'emplois.

En décembre de la même année, cette syndicaliste déterminée sera retrouvée ligotée à son domicile, scarifiée et victime d'un viol. Son vagin avait été pénétré par le manche d'un couteau.
Dans les mois et années qui vont suivre, le témoignage de Maureen Kearney ne cessera d'être contesté. Sujet d'un livre-enquête de la journaliste de L'Obs Caroline Michel-Aguirre, ce récit se voit désormais porté à l'écran par Jean-Paul Salomé avec le film La syndicaliste...
Une oeuvre qui met en scène une Isabelle Huppert impassible, à la fois forte et vulnérable en femme de conviction. Un portrait féministe.

Féministe car Salomé perçoit en Maureen Kearney une figure exemplaire. Incorruptible malgré les jeux de pouvoir, les pressions et les menaces, seule contre tous, elle évolue dans une sphère politique régie par une violence patriarcale dont elle sera la grande victime.

Surtout, La syndicaliste fustige le préjugé de la "mauvaise victime". Ancienne alcoolique, on accuse la représentante d'être hystérique et trop vulnérable psychologiquement. On entend pas sa "sidération" lors de son viol. On la pense manipulatrice. Du victim blaming !