Connaissez-vous l'Adric ?

Publié le Jeudi 17 Septembre 2009
Connaissez-vous l'Adric ?
Connaissez-vous l'Adric ?
L'ADRIC accompagne au quotidien les acteurs des mondes associatif et institutionnel, pour qu'inter culturalité rime avec intégration et citoyenneté. Sa démarche complexe croise théorie et pratique, afin de mieux gérer la diversité culturelle.
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L'ADRIC est soutenue par l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, partenaire de Terrafemina. Nous avons rencontré Chahla Chafiq, Présidente de cette association.


L'interculturel est la question de toute société moderne



L'ADRIC
intervient dans les domaines de l'intégration et de la lutte contre les discriminations. L'interculturel est au centre de sa démarche et sa raison d'être. Comme nous le dit joliment Chahla Chafiq, " l'immigration est comme un miroir qui reflète tout ce que vit une société ".
C'est pourquoi la recherche, et la formation sur ces groupes sociaux (les publics étrangers, immigrés) est fondamentale. De plus, " les situations liées à l'immigration ne sont pas figées, Il est impératif de les étudier en permanence. ", continue notre interlocutrice.

Pour mener à bien ses missions, l'ADRIC travaille avec les actrices et acteurs sociaux qui se trouvent sur le terrain, partout en France.
Elle met en oeuvre des actions de sensibilisation, des formations pour répondre aux besoins spécifiques de chaque association. À titre d'exemple, elle a mené avec la Mairie de Paris une action de sensibilisation à l'accueil des enfants de différentes cultures, auprès du personnel des écoles maternelles. Son objectif était de donner des connaissances socioculturelles concernant les populations issues de l'immigration, pour mieux situer les enjeux de l'intégration des familles.


Une démarche innovante et pratique



" Nous sommes une interface entre la théorie et la pratique", explique Chahla Chafiq. C'est là toute l'originalité de cette association. En effet, dans ses formations, l'ADRIC ne dispense pas seulement des théories. Elle propose aussi des échanges autour des situations concrètes rencontrées par les participants. Chaque formation est organisée à la demande d'une association ou d'un acteur institutionnel. L'ADRIC intervient auprès de groupes de 7 à 15 personnes. Les formateurs sont sociologues, historiens, éducateurs ... On en dénombre une vingtaine. La diversité de leurs profils reflète la diversité des problématiques rencontrées.

Depuis 2007, l'ADRIC va encore plus loin. Elle s'est engagée dans un travail de capitalisation de savoirs. Plus précisément, elle propose des ouvrages méthodologiques pour analyser les situations et orienter vers de bonnes pratiques. Ces guides sont élaborés " à partir des expériences des acteurs associatifs mais aussi à leur demande ", précise la Présidente de l'association. Ils constituent un outil utile, autant aux élus locaux, qu'aux agents institutionnels ou au monde associatif.


Pouvoir inventer des solutions adaptées aux situations


Chahla Chafiq nous présente le guide " Face aux violences et aux discriminations : accompagner les femmes issues des immigrations ". Cet outil est le fruit d'un travail commun entre les différents acteurs associatifs ayant une expérience dans l'accueil des femmes. " Le but était de croiser leurs expériences avec la question des discriminations et des violences faites aux femmes issues des immigrations. ", ajoute Chahla Chafiq.
Cet outil permet de couvrir toutes les difficultés que les associations rencontrent sur le terrain. Pour aider les acteurs à se l'approprier, l'ADRIC présente régulièrement son guide méthodologique dans le cadre de séminaires, le prochain aura lieu le 1er octobre 2009 à Paris.


Le chantier reste vaste



Des projets, cette association en a beaucoup. Le deuxième guide " Laïcité et diversité " sera publié prochainement. Par ailleurs, l'ADRIC souhaite décliner par régions et par catégories de populations, le guide sur les femmes, actuellement généraliste. Sa démarche séduit les pays européens. " Ils sont intéressés par l'expérience française sur ces questions ", relève Chahla Chafiq.

Mais, au-delà du travail qu'elle réalise avec les acteurs sur le terrain, L'ADRIC est consciente de ses limites. " Il y a un besoin énorme qui nous dépasse, il faudrait qu'on puisse décloisonner ce secteur, avoir des liens avec les milieux culturels ", constate la Présidente de l'association. Et même si les situations sont de plus en plus complexes, " on est sur la bonne voie ", conclut Chahla Chafiq.