ONU, des expertes fustigent la Hongrie pour le non respect des droits des sans-abris

Publié le Vendredi 17 Février 2012
ONU, des expertes fustigent la Hongrie pour le non respect des droits des sans-abris
ONU, des expertes fustigent la Hongrie pour le non respect des droits des sans-abris
Depuis peu, la Hongrie criminalise le fait d'être sans domicile fixe (SDF), elle menace de poursuites et de sanctions sous forme d'amendes ou de prison les personnes vivant dans la rue.
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Ce 15 février, deux expertes indépendantes des Nations Unies sur les droits de l'homme ont interpellé le gouvernement hongrois sur cette législation qui prive les sdf de leurs droits et liberté.

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur l'extrême pauvreté et les droits humains, Magdalena Sepulveda déclare dans un communiqué de presse: « Les personnes qui n'ont pas d'autres choix que de vivre dans la rue risquent désormais des poursuites criminelles. Cette nouvelle loi est mise en œuvre dans un contexte où la crise économique et financière force un nombre croissant de familles à vivre dans la rue. Au lieu d'utiliser des fonds publics pour les aider, la Hongrie organise des opérations punitives coûteuses contre eux pour sanctionner leur comportement de survie ».

D'après les estimations, il y aurait entre 30.000 et 35.000 sans-abris dispersés dans les villes magyares.

« Simplement en votant cette loi, le Parlement hongrois a collé une étiquette de criminel potentiel sur des dizaines de milliers de SDF. De plus, cette loi a un impact discriminant sur ceux qui vivent dans la pauvreté », a insisté Mme Sepulveda.

"L'incarcération n'est pas la solution à un problème de logement . L'année dernière, des centaines de SDF ont été chassés de leur lieu de résidence habituel, sous les ponts du centre ville de Budapest, suite à un décret du conseil municipal. Les sans abris ont non seulement pas eu de propositions de relogement, mais nombre d'entres eux ont été arrêtés" s'indigne la Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour le droit au logement, Raquel Rolnik.

Les expertes estiment que l'argent gaspillé pour couvrir les frais de la police les frais et les poursuites judiciaires couvriraient les dépenses nécéssaires pour trouver une solution au problème de logement.

« Les SDF ne devraient pas être privés de leurs droits à la liberté, à une vie privée, à la sécurité personnelle et à la protection familiale uniquement parce qu'ils sont pauvres et ont besoin d'un abri », ont conclu Mme Sepulveda et Mme Rolnik.