DSK : conférencier indésirable à l'Université de Cambridge
Les étudiants de l’Université de Cambridge sont divisés sur le cas DSK. Un homme poursuivi au civil par une femme de chambre qui l’accuse d’agression sexuelle, et en passe d’être mis en examen pour « complicité de proxénétisme » et « recel d’abus de biens sociaux », peut-il intervenir en tant qu’orateur dans la célèbre université britannique ?
Invité à donner son avis sur l’état de l’économie mondiale, Dominique Strauss-Kahn sera accueilli le 9 mars par un groupe d’étudiants réunis autour de Douglas Wigdor, l’un des avocats de Nafissatou Diallo… Telle est la réponse de la section femmes de la Cambridge University Students'Union (CUSU) à cette visite qui « contribue à nourrir la culture du silence et de la honte qui entoure le viol », selon les organisateurs. Malgré la diffusion d’une pétition qui a recueilli plus de 800 signatures sur le campus, la CUSU n'est pas parvenue à faire annuler la conférence.
La Cambridge Union Society, cénacle prestigieux dédié aux prises de parole et aux débats, défend son choix : « M. Strauss-Kahn est exceptionnellement qualifié pour parler de certains des problèmes les plus importants du monde en 2012 », déclare la présidente Kate Lam, interrogée par Lemonde.fr. Selon elle ces conférences « n'impliquent ni approbation ni soutien » de l’auditoire, rappelant ainsi que le cercle a reçu dans le passé des têtes d’affiche controversées comme Jean-Marie Le Pen, le Dalaï-lama ou des défenseurs de l'apartheid sud-africain.
La polémique n'a pas refroidi les férus d’économie de Cambridge. Les demandes ont afflué pour cet évènement, si bien que seuls les adhérents ont pu obtenir un billet. DSK connaîtra encore le bruit des applaudissements.
(Source : Lemonde.fr)
Crédit photo : AFP
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