Chine : pression parentale sur les « sheng nu », trentenaires (encore) célibataires

Publié le Jeudi 19 Juillet 2012
En Chine, où la pression est exacerbée sur l'enfant unique, les jeunes femmes non mariées après 27 ans subissent les sarcasmes incessants de la société, qui les surnomment les « sheng nu », c’est-à-dire « celles dont on ne veut plus ». Ce phénomène culturel fait la joie et surtout la fortune des clubs de rencontre qui fleurissent à travers le pays.
À lire aussi


La société chinoise évolue, les femmes sont de plus en plus diplômées et indépendantes financièrement. Seulement, même si le pays compte bien plus d’hommes que de femmes, il reste difficile pour elles de rencontrer des personnes hors de leur bureau. Pour pallier à ce problème, les clubs de rencontre de célibataires sont légions en Chine, surtout qu’un nouveau phénomène, reconnu officiellement par le gouvernement, émerge dans la société : après 27 ans, les Chinoises entrent dans un âge avancé et ne seraient plus « bonnes à marier ». C’est en tout cas le résultat d’un sondage ultra-médiatisé réalisé en 2010, qui a démontré que 92% des Chinois considèrent qu’une femme doit absolument se marier avant 27 ans sous peine d’être étiquetée « sheng nu ».

Le phénomène sociologique est pris très au sérieux par les Chinoises actives. Certaines cèdent sous la pression familiale et abandonnent leur carrière prometteuse à l’aube de leurs 30 ans pour faire plaisir à leur entourage et fonder une famille. Mais leur niveau élevé d’éducation leur permet parfois de fuir ce système archaïque et misogyne, comme c’est le cas pour Shelly. La jeune femme, consultante dans une entreprise de relations publiques, a 34 ans et revient d’un séjour aux Etats-Unis, où elle a suivi des études plus approfondies. Lasse des remarques de sa famille et de ses amis sur son célibat, elle reste à Pékin pour éviter les rendez-vous arrangés et les regards suppliants de sa mère : « Je sens bien que ma mère est déçue et triste lorsqu'elle voit les petits-enfants de ses copines ». D’ailleurs, elle a prévu de repartir aux Etats-Unis : « Je pense rentrer en Chine à 40 ans. J'espère qu'à ce moment je serai tellement âgée, tellement 'incasable' qu'on me laissera tranquille. »

Laure Gamaury

(Source : AFP)
Crédit photo : AFP

VOIR AUSSI

Chine : l'ère des femmes
Bon plan : Jouez les web entremetteurs avec vos amis célibataires

Chine : deuxième puissance économique mondiale
Partir seule en vacances, pourquoi pas ?