Lycée pour les gays : école alternative ou ghetto pour homos ?

Publié le Lundi 05 Novembre 2012
Lycée pour les gays : école alternative ou ghetto pour homos ?
Lycée pour les gays : école alternative ou ghetto pour homos ?
A Toronto au Canada, un débat a été lancé au sujet de la création d'un lycée pour les gays. Une école qui servirait de refuge aux élèves homosexuels qui se sentent rejetés dans un environnement hétéro-normé. Les instigateurs du projet mettent en avant une école de l'ouverture à la culture gay, tandis que des parents d'élèves crient à la ségrégation.
À lire aussi


Un étudiant et un professeur de Toronto ont tenu une conférence publique la semaine dernière pour évoquer l’idée d’une école pour les adolescents homosexuels. Il s’agirait d’ouvrir un lycée pour les élèves de 14 à 17 ans, gays, lesbiennes, bis ou trans, afin que leur adolescence ne soit pas entravée par le rejet des autres. Fan Wu, l’étudiant âgé de 20 ans qui défend le projet, dit avoir lui-même souffert d’une « culture dans laquelle il ne pouvait pas parler de sa sexualité aux autres », une sorte de « harcèlement caché » selon le jeune homme.

La proposition a été soumise à une assemblée de professeurs et de parents, qui ont vivement réagi. Irene Miller présidente de la réunion des parents, familles et amis des Lesbiennes et des gays (PFLAG), estime qu’on prend le problème du mauvais côté : « On éloigne les enfants harcelés pour que le harcèlement cesse, alors qu’on devrait éloigner les harceleurs ». D’autres voix se sont élevées pour dénoncer un projet de ségrégation.

Les écoles alternatives sont nombreuses à Toronto

Fan Wu s’en défend, et promeut l’idée d’une nouvelle école alternative qui se concentre sur la diversité et l’ouverture. « Ce n’est pas un sujet ostraciste », déclare-t-il sur CBC News. « Comme dans toutes les écoles alternatives, tous les étudiants pourront étudier dans cette école, sans être jugés sur leurs résultats scolaires, leur situation financière ou leur orientation sexuelle. »

Les écoles alternatives sont en effet nombreuses à Toronto : une école élémentaire de culture africaine a ouvert en 2009, et un programme pour lycéens de culture noire a été créé pour remotiver les élèves en échec scolaire. Selon Irene Miller, ce ne sont pas les élèves qui doivent changer d’école, mais les écoles qui doivent faire changer les mentalités, et entamer un virage pour éduquer les 10 à 15% d’enfants LGBT dans les écoles.

Crédit photo : Hemera

VOIR AUSSI

Homosexualité dans les manuels : "La proposition de Vallaud-Belkacem est absurde"
Homosexualité : la Californie interdit les thérapies de conversion pour mineurs
Homosexualité « don't ask don't tell » pour les scouts américains
Montpellier : Ecoles ouvertes à l’homoparentalité