Femen Tunisie : les trois sextrémistes sont libres

Publié le Jeudi 27 Juin 2013
Femen Tunisie : les trois sextrémistes sont libres
Femen Tunisie : les trois sextrémistes sont libres
Après un mois de détention, les trois militantes européennes des Femen emprisonnées en Tunisie devraient fouler le sol français ce jeudi, dans la matinée. Leur condamnation, en première instance, à quatre mois de prison ferme a en effet été allégée, dans la nuit de mercredi à jeudi, à une peine avec sursis.
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Pauline Hillier, Marguerite Stern et Josephine Markmann, les trois militantes des Femen emprisonnées en Tunisie depuis le 29 mai dernier pour avoir milité seins nus dans les rues de la capitale devraient être de retour en France ce jeudi matin. Condamnées en première instance à quatre mois ferme – une peine dont la sévérité avait suscité les regrets de la France, de l’Allemagne et de l’Union européenne, elles ont vu, dans la nuit de jeudi à vendredi, cette peine pour atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur allégée au sursis. « C’est un immense bonheur d’avoir plaidé en Tunisie pour la liberté des Femen et d’avoir été entendus », ont indiqué à l’AFP Maîtres Patrick Klugman et Ivan Terel, les avocats français des Femen, peu après que leur confrère tunisien, Maître Souhaib Bahri, eut annoncé le verdict dans la soirée.

Et pour la première fois, lors de l’audience en appel, les trois militantes Femen ont exprimé des regrets pour leur action. « Je regrette cet acte et je m’en excuse », a ainsi déclaré l’Allemande Josephine Markmann (19 ans) au juge Moez Ben Frej qui lui faisait remarquer que « le droit musulman interdit de tels actes », tandis que la Française Pauline Hillier affirmait : « On ne pensait pas choquer les Tunisiens à ce point, il est hors de question pour nous de recommencer ». Un discours qui tranche avec celui que tenaient unanimement les trois jeunes femmes jusque-là. « Dévoiler nos seins n’est pas fait pour créer une excitation sexuelle mais il s’agit d'une forme de militantisme », s'était notamment défendue Marguerite Stern, la doyenne du trio, devant les magistrats le 12 juin. « Je me réjouis de chaque opportunité pour exprimer mes positions politiques », avait quant à elle insisté sa comparse Josephine.

Mais du côté des Femen, ce retournement de situation ne passe pas. « Nos activistes incarcérées semblent avoir été sujettes à des pressions psychologiques sans précédent », a fait savoir le mouvement dans un communiqué de presse. « C’est la conclusion préliminaire que nous tirons de la position radicalement changée de nos militantes condamnées à la Cour d’appel ». Quoi qu’il en soit, les regards se tournent désormais vers Amina Tyler. Cette Femen tunisienne est en détention provisoire depuis la mi-mai pour avoir peint le nom de son mouvement sur un muret d’un cimetière à Kairouan (150 km au sud de Tunis) afin de protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste. Si elle est inculpée, elle encourt deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour atteinte aux bonnes mœurs.