Qui est Michaël Blanc, libéré sous caution en Indonésie ?
5 138 jours. C'est le nombre de jours qu'a passé Michaël Patin dans les geôles d'Indonésie avant de se voir enfin accorder, au prix d'un effort acharné de ses proches, d'une liberté conditionnelle. Ce lundi 20 janvier, après quatorze passées en prison, Michaël Blanc est enfin sorti de prison. « Il a signé les papiers de sa libération », a confirmé sa mère Hélène Le Touzey, installée en Indonésie depuis l'arrestation de son fils.
Lorsqu'Ika Yusanti, la porte-parole du ministère indonésien de la justice a confirmé que la demande de libération conditionnelle de Michaël Blanc « a été approuvée » officiellement. À la sortie de la prison de Cipinang, Hélène Le Touzey a laissé éclater sa joie. « Je suis heureuse, heureuse, heureuse », a-t-elle déclaré. « C'est l'aboutissement de treize ans de combat, c'est une nouvelle magnifique, a indiqué son avocate Me Sophie Bottai. C'est une première judiciaire, le fait que l'Indonésie octroie une libération conditionnelle, à un étranger, dans le domaine des stupéfiants. »
Condamné à perpétuité pour possession de 3,8 kilos de haschich
Pourtant, lorsque Michaël Blanc est arrêté puis condamné en Indonésie, ses proches s'attendent au pire. Venu s'installer à Bali pour monter une petite boîte de plongée, Michaël Blanc, jeune cuistot alors âgé de 26 ans, est arrêté le 26 décembre 1999 à l'aéroport de Denpasar avec 3,8 kilos de haschich cachés dans des bouteilles de plongée, après deux escales à Bombay et Bangkok. Clamant son innocence, Michaël Blanc affirme depuis son arrestation que l'équipement lui a été confié par un ami français rencontré en Inde. Passible de la peine de mort, le Français est finalement condamné à la prison à perpétuité lors de son procès le 16 novembre 2000, et transféré à la prison de Denpasar, sur l'île de Bali. Sa peine, dans un premier temps confirmée en appel en juin 2001, est finalement commuée en vingt ans de prison en décembre 2008, grâce notamment à l'engagement de sa mère Hélène Le Touzey. Cette dernière n'a d'ailleurs pas hésité à tout quitter en France et à venir s'installer à Bali pour soutenir son fils détenu.
Un autre cas Florence Cassez
Parallèlement en France, l'affaire Michaël Blanc suscite de nombreuses réactions médiatiques, et ce dès le verdict du premier procès, considéré comme trop sévère au regard des faits qui sont reprochés au jeune Français. Hélène Le Touzey n'hésite pas à intervenir régulièrement sur les plateaux de télévision pour médiatiser l'histoire de son fils. Considérée par son comité de soutien comme un autre cas Florence Cassez, l'affaire Michaël Blanc finit par trouver un retentissement en France grâce au soutien de Thierry Ardisson. Sur le plateau de son émission « Tout le monde en parle », l'animateur évoque régulièrement le sort de Michaël Blanc et organise une vente aux enchères d'objets de personnalités du spectacle. En 2002, il offre les 153 000 euros récoltés à Michaël Blanc et à sa mère.
Une libération « historique »
Si Michaël Blanc bénéficie aujourd'hui d'une liberté conditionnelle, c'est aussi grâce au combat acharné de sa mère pour le faire sortir de prison. Hélène Le Touzey a déposé dès 2011 une demande de libération sous caution, mais une loi indonésienne, qui interdit l'octroi d'un titre de séjour à un étranger repris de justice, avait jusqu'ici fait échouer la demande.
Mais, si aujourd'hui Michaël Blanc est dehors, sa mère a rappelé ce matin au micro d'Europe 1 que « ce n'est pas encore la liberté totale ». Le Français, aujourd'hui âgé de 40 ans, n'a pas le droit de quitter l'archipel jusqu'à la fin de sa peine, fixée au 21 juillet 2017. En attendant, il logera chez sa mère, dont la maisonnette n'a ni eau chaude ni climatisation. « Il aura certainement plein de contraintes, rappelle Hélène Le Touzey. Tous les mois, il devra aller dans une certaine administration, faire un rapport comme quoi il est toujours là ». Michaël Blanc devra aussi certainement « travailler quelque part » ou « suivre un cours de quelque chose, qu'ils auront décidé ». Mais, après quatorze ans passés derrière les barreaux, il préfère relativiser. « La maison est vachement bien. Et ma chambre, ça va me changer de ma cellule! », a-t-il déclaré à sa sortie de prison.
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