Nathalie Goulet : une candidate à la présidence du Sénat au milieu des sexagénaires cumulards

Publié le Mardi 30 Septembre 2014
Xavier Colas
Par Xavier Colas Journaliste
Nathalie Goulet : une candidate à la présidence du Sénat au milieu des sexagénaires cumulards
Nathalie Goulet : une candidate à la présidence du Sénat au milieu des sexagénaires cumulards
Candidate à la présidence du Sénat, Nathalie Goulet entend « dépoussiérer » une Haute Assemblée de cumulards sexagénaires, composée à 75% d'hommes. « Anti-sarkozyste primaire », militante de « l'exemplarité et de la transparence », la sénatrice centriste de l'Orne, entrée au palais du Luxembourg en 2007 après le décès de son époux et sénateur titulaire Daniel Goulet, détonne par ses propos et son parcours atypique.
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Je suis sexagénaire, de droite, masculin et cumulard… je suis, je suis, je suis… le Sénat ! La Haute Assemblée, redevenue bleue dimanche 28 septembre, (après la parenthèse de 37 mois de majorité de gauche sur 672 mois d'existence sous la Ve République, ndlr) se cherche dorénavant un président ou une présidente ? En effet, au milieu de la cette chambre composée à 75% de mâles, Nathalie Goulet brigue la fonction de 2e personnage de l'Etat.

« Je n'ai pas 65 ans, je n'ai jamais cumulé et je ne suis pas un homme »


La sénatrice de l'Orne (groupe UDI-UC) ne se fait toutefois guère d'illusion sur ses chances « aucune » d'accéder au plateau et de s'imposer face à l'un des candidats du quatuor XY : Jean-Pierre Raffarin, Gérard Larcher, Philippe Marini (départagés ce mardi 30 septembre par les sénateurs UMP) et le socialiste Didier Guillaume. Et l'élue de 56 ans d'ironiser au micro du
Petit Journal de Canal Plus (vidéo à partir de 6 minutes et 20 secondes) sur les raisons d'une défaite annoncée : « Je n'ai pas 65 ans, je n'ai jamais cumulé, je n'ai pas été ministre et je ne suis pas un homme », lâche la membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées. Une analyse somme toute lucide dans un Sénat où siègent 76,5% de cumulards âgés, en moyenne, de 61 ans et neuf mois.




« Transparence » et « exemplarité » vs « maison de retraite à ciel ouvert »


Celle qui se présente comme « exactement à l'opposé du portrait-robot du prochain président du Sénat », dans sa lettre aux sénateurs, entend porter la transparence à la Haute Assemblée. Première parlementaire française à avoir rendu public son patrimoine, selon Transparency France, cette avocate qui a demandé, en 2011 son omission (désinscription) au barreau de Paris, déclare une maison dans l'Orne, un studio à Paris ou encore une Peugeot 307.
Chantre de « l'exemplarité et la transparence, sans exhibitionnisme ni démagogie », elle souhaite la création d'une « délégation permanente à l'évasion et la fraude fiscale » et veut « dépoussiérer » un Sénat qui « n'est pas une maison de retraite à ciel ouvert ».

Nathalie Goulet, « anti-sarkozyste primaire » assumée, détonne donc au milieu des sexagénaires du Luxembourg tant par ses propos que son parcours politique étroitement lié à sa vie personnelle. Nathalie Goulet, née Milsztein a accédé à ses fonctions de sénatrice après le décès, des suites d'un AVC en février 2007 à Abou Dhabi de Daniel Goulet, son mari dont elle était la suppléante. «
On s'était rencontrés en 1998, dans un colloque. Je suis devenue son assistante, puis sa maîtresse. Je m'intéressais vraiment à son travail », expliquait-elle au journal Le Monde en mai 2007.


Arrivée tragique et « règlement de compte » politico-familial


Une accession tragique à la Haute Assemblée qui a même viré au sordide après que les deux filles du défunt avaient porté plainte contre X, soupçonnant implicitement Nathalie Goulet de l'assassinat de leur père. « Après enquête et autopsie, l'affaire s'était conclue par un non-lieu… et les filles de l'ancien sénateurs avaient été renvoyées en correctionnelle pour dénonciation calomnieuse », rappelle Slate.

Si elle n'a donc aucune chance d'être élue, mercredi 1er octobre, la sénatrice au profil atypique aura néanmoins l'occasion de tenter de faire mieux que la centriste Valérie Letard, première femme candidate à la présidence du Sénat, en 2011, qui n'avait recueilli que 29 voix...