Affaire Bettencourt : Éric Woerth, deuxième mise en examen

Publié le Vendredi 10 Février 2012
Après une première mise en examen mercredi pour trafic d'influence passif, Éric Woerth, ancien ministre, a fait l'objet d'une seconde mise en examen pour recel, jeudi. La justice s'est saisie du volet politique de l'affaire Bettencourt, avec la remise présumée d'argent faite par Patrice de Maistre à l'ex-trésorier de l'UMP pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
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Deuxième journée d’audition et deuxième mise en examen pour Éric Woerth, l’ancien ministre du Budget et du Travail. Jeudi, le parquet de Bordeaux a retenu le chef de recel, à savoir le fait de dissimuler, détenir ou transmettre une chose en sachant qu’elle provient d’un crime ou d’un délit. Le député-maire de Chantilly (Oise) risque cinq ans d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende si sa culpabilité dans le volet politique de l’affaire Bettencourt est prouvée. Il est soupçonné d’avoir reçu 50.000 euros de la part de Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, pour financer, en 2007, la campagne de Nicolas Sarkozy dont il était le trésorier.

Pour cette nouvelle mise en examen, les juges se sont basés sur le témoignage de Claire Thibout, ex-comptable des Bettencourt, qui avait déclaré avoir remis la somme de 50.000 euros à Patrice de Maistre, qui la destinait, selon elle, au financement de la campagne UMP. Elle avait estimé qu’une allusion de l’ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt à des comptes en Suisse pouvait faire penser qu’il y avait prélevé les 100.000 euros manquants sur les 150.000 euros initialement réclamés. L’avocat de M.Woerth, Me Jean-Yves Le Borgne, a évoqué hier une affaire « en forme de roman » et jugé, concernant l’intégrité de l’homme politique, qu’il « faut des faits, et que ces faits font défaut ».

Mercredi, son client a été mis en examen pour trafic d’influence passif portant sur l’embauche en 2007 de sa femme, Florence Woerth, dans la société de Patrice de Maistre contre la remise personnelle à ce dernier de la Légion d’honneur, en 2008. L’infraction est sanctionnée de dix ans de prison et de 150.000 euros d’amende.

Élodie Vergelati

Avec AFP
Crédit photo : AFP

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