Mediator : trois cadres de Servier placés en garde à vue

Publié le Mercredi 14 Mars 2012
Les juges en charge du scandale du Mediator ont autorisé la perquisition, mardi, du siège des laboratoires Servier à Suresnes, afin d'enquêter sur des soupçons de destruction de preuves. Trois cadres du groupe ont été placés en garde à vue à Nanterre.
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L’affaire du Mediator a été relancée mardi avec la perquisition du siège des laboratoires Servier à Suresnes, autorisée par les trois juges chargés du dossier, afin d’enquêter sur des soupçons de destruction de preuves. Trois cadres de Servier ont été placés en garde à vue à Nanterre, après l’audition d’ « une demi-douzaine de collaborateurs de Servier (…) questionnés (…) au sujet de documents passés à la broyeuse », comme l’a indiqué un porte-parole du groupe. En octobre dernier, Le Monde avait révélé le témoignage d’un ancien responsable de la sécurité de Servier qui affirmait avoir passé de nombreux documents à la broyeuse pendant l’enquête sur le Médiator. « Nous broyons des documents tous les jours comme toutes les sociétés. De plus, nous venons de déménager le siège social du groupe à Suresnes et les questions des enquêteurs portent sur cette période du déménagement qui s’est échelonné sur plusieurs mois de l’été jusqu’à fin décembre », a affirmé le groupe Servier pour sa défense.

Pour le député PS Gérard Bapt, qui avait présidé la mission d’information parlementaire sur le Mediator, « Servier a cherché à effacer ce qui allait dans le sens de déclarations très lourdes d'anciens chercheurs des laboratoires ». Il fait référence à Jean Charpentier et Jacques Duhault, deux anciens chercheurs du laboratoire qui avaient assuré aux juges que les caractéristiques anorexigènes du Mediator avaient été gommées pour en faire un antidiabétique et faciliter son autorisation de mise sur le marché, selon des extraits de leurs procès-verbaux publiés en septembre par Libération et Le Figaro. En février, plusieurs perquisitions avaient déjà été menées au siège de l’Agence du médicament (Afssaps) à Saint-Denis et aux domiciles de plusieurs responsables de l’Agence. C’est au printemps que devraient comparaître les laboratoires Servier et son fondateur Jacques Servier lors du premier procès pénal sur l’affaire du Mediator.

Élodie Vergelati

Avec AFP
Crédit photo : AFP

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