Toulouse : le tueur ne laisse rien au hasard

Publié le Mardi 20 Mars 2012
Toulouse : le tueur ne laisse rien au hasard
Toulouse : le tueur ne laisse rien au hasard
Dans cette photo : Nicolas Sarkozy
Le tueur qui a ouvert le feu dans une école juive de Toulouse lundi matin, causant la mort de trois enfants et d'un professeur, est recherché par quatorze unités de CRS. Les enquêteurs n'hésitent plus à relier cette affaire au meurtre de trois soldats dans la région depuis le 11 mars.
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Des moyens d’exception ont été déployés pour retrouver le tueur de Toulouse, qui semble être aussi l’assassin des trois militaires tués entre Toulouse et Montauban depuis le 11 mars.
Lundi matin un peu avant 8h00, un homme habillé en noir a garé son scooter devant le collège-lycée Ozar Hatorah, avant d'ouvrir le feu et de tuer un professeur de religion et ses deux jeunes enfants, puis d'abattre à bout portant une fillette de 7 ans, la fille du directeur de cette école juive. Un lycéen de 17 ans a été grièvement blessé.
Dès lundi, Nicolas Sarkozy a annoncé le déclenchement inédit d'un plan Vigipirate « écarlate », en Midi-Pyrénées et dans deux départements limitrophes. Quatorze unités de CRS et de gendarmes mobiles sécuriseront la région, et tous les lieux de cultes juifs et musulmans, et les écoles confessionnelles seront placées sous surveillance. Interrogé sur France 2, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant n’a pas caché son inquiétude : « Il est passé trois fois à l’acte et ce sentiment d’impunité qu’il arbore nous inquiète ». Un officier confie même à Libération que le tueur « ne laisse rien au hasard », « il n’agit pas sur un coup de tête. (…) Il sélectionne vraiment ses cibles. »

Chasse à l’homme
Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs indiqué qu'aucune piste n’était claire. Le même véhicule a été observé, un Yamaha T-MAX 500 cm3 volé le 6 mars dans la région de Toulouse, dans les attaques de militaires et celle de l’école, mais dans une couleur différente. D’après les enquêteurs approchés par l’AFP, cet homme « est audacieux ou il est fou, ou alors complètement déterminé ». M. Guéant a rappelé que des « milliers de vérifications » avaient déjà été faites. Les pistes concerneraient « des militaires qui ont pu être chassés de l'armée et qui pourraient avoir à l'esprit un désir de revanche (...) qui ont pu exprimer des opinions néo-nazies », a expliqué le ministre. A ce propos, le 17e RGP de Montauban, auquel appartenaient les militaires tués le 15 mars dans cette ville, avait été le théâtre de démonstrations nazies de la part de trois de ses militaires.
D’après un témoin cité par Claude Guéant, le tueur portait une « petite caméra autour du cou » : « C'est un indice qui a été signalé effectivement. C'est un appareil d'enregistrement de vues qui se place sur la poitrine, qui est ajusté par des sangles et on l'a vu effectivement, et un témoin l'a dit, avec cet appareil », a expliqué le ministre de l'Intérieur.

Minute de silence

Une minute de silence a été décrétée mardi à 11h dans toutes les écoles de France, à la mémoire des trois enfants et du professeur assassinés lundi. Depuis lundi matin, la campagne présidentielle est hors sujet, et la plupart des candidats ont spontanément marqué une pause pour rendre hommage aux victimes. Le président Sarkozy a indiqué qu'il suspendait la sienne au moins jusqu'à mercredi, date des obsèques des trois militaires à Montauban, auxquelles il assistera. François Hollande a évoqué « une cause qui dépasse chacun d'entre nous, (...) la cause de l'unité nationale ».
Des bouquets de fleurs et des bougies sont venus recouvrir le mur d’enceinte du collège-lycée Ozar Hatorah. Les corps des quatre victimes ont été veillés toute la nuit avant d'être transportés dès mardi en Israël pour y être inhumés, selon la tradition juive.

(Source : AFP)
Crédit photo : AFP

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