Élections législatives 2012 : les enjeux du « troisième tour »

Publié le Mardi 29 Mai 2012
Élections législatives 2012 : les enjeux du « troisième tour »
Élections législatives 2012 : les enjeux du « troisième tour »
Dans cette photo : François Hollande
Dans moins de deux semaines, les Français seront appelés aux urnes lors des élections législatives pour choisir leurs 577 députés. L'occasion de revenir sur l'enjeu de ce scrutin, crucial pour une gauche qui a besoin de conforter sa victoire à l'Élysée en obtenant une forte majorité à l'Assemblée et tout aussi essentiel pour la droite qui a pour objectif d'établir une opposition la plus importante possible.
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Depuis la clôture des listes électorales le vendredi 18 mai, 6 591 candidats se sont lancés officiellement dans la bataille pour les 577 sièges de l'Assemblée nationale. Soit une moyenne de 11 candidats par circonscription, contre 13 en 2007. Et si pour la première fois la parité est strictement respectée au sein d’un gouvernement depuis la nomination de 17 femmes sur 34 postes par MM. Hollande et Ayrault, c’est loin d’être le cas pour les investitures aux législatives : on compte ainsi seulement 40% de femmes parmi les candidats qui vont mener la campagne pour les élections des 10 et 17 juin prochains. Pour ce scrutin, 330 circonscriptions ont été redécoupées dans 67 départements et 11 ont été créées pour les Français de l'étranger. Près d’un mois après l’élection de François Hollande à la présidence de la République, la gauche part favorite de ce scrutin qui représente un enjeu crucial pour elle : remporter une majorité suffisante afin de pouvoir appliquer son programme politique.

Un scrutin uninominal à deux tours

Les élections législatives ont pour but d’élire un député par circonscription législative via un scrutin uninominal à deux tours. Au premier tour, si un candidat obtient la majorité absolue des suffrages exprimés et au moins 25 % des suffrages des inscrits (qui comprennent les abstentionnistes), il est élu. Afin d’être maintenu au second tour, un candidat doit obtenir au minimum 12,5% des voix. Dans le cas où trois candidats obtiennent ce score, ce que l’on appelle « une triangulaire » est organisée lors du second tour. C’est le candidat ayant obtenu la majorité des suffrages exprimés au second tour qui est alors élu.
Pour les partis politiques, l’enjeu est grand, leur financement dépendant en grande partie de leurs résultats à ces échéances : plus ils remportent de voix, plus les dotations publiques qui leur sont versées par l’État sont élevées.

Les enjeux à gauche
À gauche, l’enjeu est d’autant plus lourd pour certains candidats : ceux qui sont également membres du gouvernement et qui risquent de perdre leur place en cas de défaite. Il y a d’un côté, ceux qui ont préféré ne pas prendre de risques : parmi les plus prudents, on compte ainsi la benjamine des ministres, Najat Vallaud-Belkacem, qui devait se présenter à Lyon dans une circonscription difficile à remporter et Christiane Taubira, qui a finalement décidé de ne pas être candidate en Guyane. En parallèle, il y a ceux pour qui la tâche va s’avérer facile : Cécile Duflot, qui devrait largement l'emporter dans le VIe arrondissement de Paris, Jean-Marc Ayrault en Loire-Atlantique et Laurent Fabius en Seine-Maritime, mais aussi George Pau-Langevin dans la 15e circonscription de Paris ou Victorin Lurel en Guadeloupe. Pour d’autres, la campagne va s’avérer plus épineuse dans des circonscriptions qui ne sont pas acquises à la gauche comme pour Pierre Moscovici dans le Doubs, Aurélie Filippetti en Moselle ou encore Stéphane Le Foll dans la Sarthe, ancienne circonscription de François Fillon. On compte au total 24 ministres-candidats.

Une bataille ardue à droite
Du côté de la droite, l’objectif de ces législatives est clair : obtenir une majorité qui fera « contrepoids » alors que la gauche détient déjà l’Élysée, le Sénat mais aussi la plupart des départements, régions et grandes villes. « Le pays n'est pas traversé par une vague rose », avait souligné François Fillon au soir du 6 mai, en commentant l'écart réduit entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. L’ancien Premier ministre est pour sa part candidat dans la 2e circonscription de Paris où Rachida Dati a jeté l'éponge, face au généticien socialiste Axel Kahn (PS). Reste que pour les candidats de l’UMP, la mission s’annonce difficile suite aux résultats de l’élection présidentielle. Ainsi Xavier Bertrand dans l’Aisne, Jean-François Copé à Meaux ou Laurent Wauquiez en Haute-Loire doivent-ils relever le défi de leur réélection.

Les ambitions du Front National
Forte de ses 17,9% lors de la présidentielle, Marine Le Pen a quant à elle lancé sa campagne baptisée « rassemblement bleu marine », espérant pouvoir obtenir un siège au Parlement. Il y a de fortes chances pour que des candidats d’extrême droite se retrouvent au second tour des législatives, donnant lieu à des duels où le candidat FN affrontera un rival PS ou UMP. D’ailleurs, l’une des batailles qui s’annoncent les plus suivies est celle qui se déroulera dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen, où se présente Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de Gauche, défiant ainsi la frontiste sur ses terres.
Quant aux centristes, défaits par leur faible score lors de la présidentielle, les élections se profilent sous de mauvais augures. François Bayrou n’est même pas assuré de remporter le scrutin dans son fief des Pyrénées-Atlantiques. Le MoDem devrait ainsi avoir des difficultés à conserver ses trois sièges au Parlement.

Crédit photo : AFP/Archives

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