Évry : des Roms expulsés d'un campement par la police

Publié le Lundi 27 Août 2012
La police a entamé ce matin très tôt l'évacuation de plus de 70 Roms qui vivaient dans un campement, près des voies ferrées d'Évry. Alors que Manuel Valls a justifié l'opération, les associations dénoncent le manque de concertation et de mesures d'accompagnement et de prise en charge.
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Ils étaient plus de 70 Roms, dont plusieurs enfants en bas âge, à vivre dans des cabanes de fortune, le long des voies ferrées de la ville d’Évry. Ce matin dès 5h, la police a bloqué la zone et commencé l’expulsion du camp, dans le calme selon les agents. « La Croix-Rouge est à l'intérieur mais elle n'a pour solution que des hôtels d'urgence. On leur a dit d’aller en hôtel social, mais pour trois ou quatre jours maximum », s’est désolé Serge Guichard, de l’Association de solidarité de l'Essonne avec les familles roumaines Roms (ASEFRR). « Il n’y a eu aucune concertation : il n’y a que la police qui est venue les voir ».

Selon le maire socialiste de la ville, Francis Chouat, l’arrêté d’expulsion avait été communiqué samedi aux Roms, tandis qu’un des résidents du camp affirme que la police n’est pas venue avant dimanche soir pour prévenir de l’évacuation. « Outre l'insalubrité, la dangerosité de ce site, qui se trouve quasiment en surplomb des voies de la ligne D du RER, m'a amené à prendre cet arrêté en accord avec la préfecture » s’est justifié le maire.

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui a dirigé la mairie d’Évry jusque juin, a déclaré sur Europe 1 que « la situation sanitaire et de sécurité nécessitait l'évacuation. Je ne peux pas supporter, en tant que ministre de l'Intérieur, en tant que citoyen, en tant qu'homme de gauche, qu'il y ait des bidonvilles dans lesquelles des hommes vivent dans des conditions insupportables ». Il a également assuré qu’il serait demandé aux préfets de trouver des solutions de relogement.

Un immeuble évacué à Lyon
Dimanche soir, une autre expulsion de Roms a eu lieu à Lyon, dans un immeuble squatté du VIIe arrondissement, qualifié d’insalubre par la police. Alors que la préfecture du Rhône parlait d’une quarantaine de Roms, une militante associative faisait état de soixante personnes évacuées. « Il y avait beaucoup d'enfants, dont des tout petits de deux mois à peine », a affirmé Gilberte Renard, membre du Collectif lyonnais pour l'accès à la scolarisation et le soutien aux expulsés des squats (CLASSES). Le 14 août, la police avait déjà délogé une quarantaine de personnes d’un immeuble lyonnais.

Tandis que les démantèlements de campements illégaux se poursuivent, le gouvernement avait annoncé mercredi dernier que l’accès au travail pour les Roumains et les Bulgares, principales nationalités des Roms, serait facilité.

Source : AFP
Crédit photo : AFP

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