Incendie chez les Femen : qui veut la peau des sextrémistes ?

Publié le Lundi 22 Juillet 2013
Incendie chez les Femen : qui veut la peau des sextrémistes ?
Incendie chez les Femen : qui veut la peau des sextrémistes ?
Les locaux du mouvement Femen à Paris ont brûlé dans la nuit de samedi à dimanche. Situé dans le XVIIIe arrondissement au deuxième étage du Lavoir Moderne Parisien, le QG des féministes leur servait de base d’entraînement et de logement. Une enquête a été ouverte suite à l’incendie. Si la police privilégie encore la cause accidentelle, on sait que les ennemis des Femen sont nombreux et se sont radicalisés ces dernières semaines.
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Difficile de croire à un accident quand on fait le compte de toutes les menaces reçues dernièrement par les Femen, le mouvement féministe importé d’Ukraine qui manifeste seins nus pour les droits des femmes et contre la société patriarcale et capitaliste. Un incendie s’est déclaré samedi soir au deuxième étage du Lavoir Moderne Parisien (Paris, XVIIIe), là où où elles avaient élu domicile il y a quelques mois.

Ce bâtiment, qui abrite un théâtre au rez-de-chaussée, des locaux associatifs au premier étage, et des logements au deuxième, était notamment le lieu d’entraînement des activistes. Le feu s’est déclaré autour de 5h du matin dans la chambre inoccupée de la chef du clan, Inna Shevchenko

Deux jeunes femmes réveillées par les flammes

Il se trouve que les deux jeunes femmes présentes au moment du sinistre sont précisément les deux Françaises qui viennent de passer plusieurs semaines en prison en Tunisie pour avoir manifesté seins nus en soutien à Amina, leur soeur tunisienne. Pauline Hillier et Marguerite Stern ont été réveillées par le feu et ne sont pas parvenues à l’éteindre avec les extincteurs. Deux camions de pompiers sont finalement venus à bout des flammes. « On est choquées, on est troublées, on aimerait savoir ce qui s’est réellement passé », déclare Pauline Hiller au Parisien.

Femen, mouvement anti-musulman ?

Pour la police, la thèse de l’accident est privilégiée. Pourtant, déjà très controversé, y compris au sein des associations et mouvements féministes, le groupe Femen a vu la liste de ses opposants s’allonger et se radicaliser ces dernières semaines. La chef de file Inna Shevchenko a notamment attiré des critiques virulentes pour avoir diffusé un tweet à caractère islamophobe et raciste critiquant le ramadan.

Le mouvement qui lutte contre les codes de la société patriarcale s’est aussi illustré en Tunisie où Pauline Hillier et Marguerite Stern ont été détenues pour leur soutien à Amina. Cette dernière, toujours en détention provisoire après avoir posté des photos d’elle seins nus sur Facebook, et tagué le muret d’un cimetière, doit être rejugée ce lundi pour « diffamation », et « outrage à fonctionnaire ».

Des menaces venant de l'extrême droite

Les Femen sont aussi la cible des groupes d’extrême droite, qui les auraient menacées sur les réseaux sociaux. Leur intervention lors des manifestations anti-mariage gay ont été très remarquées et jugées provocantes, de même lorsque l’une d’elles est entrée dans la cathédrale Notre-Dame de Paris pour mimer un suicide, allusion à l’acte de l’essayiste d’extrême droite Dominique Venner, la veille au même endroit.

Devant l’immeuble sinistré dimanche matin, Pauline Hillier s’inquiétait : « On trouve qu’il y a beaucoup de coïncidences : ça arrive une semaine après la polémique du timbre. » La sortie du nouveau timbre français a en effet provoqué des réactions contrastées le 14 juillet dernier, lorsque le dessinateur Olivier Ciappa a révélé qu’il s’était inspiré des traits du visage d’Inna Shevchenko. 

Dimanche soir, Bertrand Delanoë promettait aux militantes de les reloger dans des locaux de la ville, situés dans le IIe arrondissement. Une adresse qu’il faudrait sans doute tenir secrète, à condition que les Femen renoncent à leurs séances d’entraînement en public.

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