La mairie de Calais appelle à dénoncer des squats de migrants sur Facebook

Publié le Vendredi 25 Octobre 2013
La mairie de Calais appelle à dénoncer des squats de migrants sur Facebook
La mairie de Calais appelle à dénoncer des squats de migrants sur Facebook
Natacha Bouchart, maire UMP de Calais, a mis en place une adresse email pour que les habitants dénoncent des squats de migrants. Le but de cette opération controversée : permettre à la police d’intervenir sous 48h, pour appliquer une exclusion spécifique. C’est aussi, pour elle, un moyen d'attirer l’attention des politiques sur le problème d'immigration de la ville, une situation qu'elle juge « conflictuelle ».
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Faire appel aux habitants pour dénoncer des migrants et des no borders ? C’est la méthode utilisée par Natacha Bouchart, maire UMP de la ville de Calais, pour régler la situation qu’elle juge « conflictuelle ». Et pour faire passer son message, quoi de mieux que sa page Facebook ? C’est sur son mur qu’elle a posté, le mercredi 23 octobre, un message appelant à la délation, repéré ensuite par Le Lab d'Europe 1. « Il ne faut pas hésiter à laisser un mail sur cette adresse: securitesquatcalais@gmail.com lorsque vous voyez des no borders ou des migrants s'implanter illégalement dans une maison. Ainsi, la Police pourra intervenir, en utilisant une procédure spécifique uniquement valable dans un délai de 48H à partir du constat d'intrusion, afin d'évacuer les lieux. Les services de la ville arrivent ensuite pour nettoyer ce qui est possible et condamner le bâtiment. », indique-t-elle à des milliers d’amis et d’abonnés.

Pour la maire, « rien ne bouge »

Des méthodes de délation controversées, mais légales : la procédure juridique de la flagrance laisse deux jours pour dénoncer, comme après un cambriolage. La Mairie assume parfaitement sa position, car pour Natacha Bouchart, la situation est réellement problématique. « Il n'y a rien qui bouge au niveau du gouvernement britannique, il n'y a rien qui bouge au niveau du gouvernement français, il n'y a rien qui bouge au niveau de l'Europe », déplore-t-elle, et ce depuis la fermeture du centre de la Croix-Rouge de Sangatte en 2002. Une situation « subie » par les habitants de Calais, à laquelle le gouvernement ne réagit pas. À l’AFP, elle rappelle une promesse de visite jamais honorée par Manuel Valls. Il y aurait en moyenne 200 migrants permanents dans le Calaisis, selon un chiffre du préfet.


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Un système de dénonciation polémique ?

Du côté des associations d’aide aux migrants, l’idée passe mal. Pour Philippe Wannesson, de La Marmite aux idées, ce système « légitime » une hostilité des habitants. Ce dont Natacha Bouchart se défend : pour elle, c’est une manière d’interpeller le gouvernement, mais également d’aider les migrants, et leur évitant de potentiels accidents. « On leur épargne des intrusions dans des lieux qui sont dangereux pour eux », estime-t-elle.

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