Le boom des sites de rencontres pour ados

Publié le Vendredi 01 Novembre 2013
Le boom des sites de rencontres pour ados
Le boom des sites de rencontres pour ados
Ils s'appellent Kiss-ados.com, Teexto.com, Gossy.fr, ou encore 4ados.com : ce sont des sites de rencontres pour adolescents. Dans une enquête publiée mercredi, « Le Monde » révèle les pratiques des plus jeunes sur ces plates-formes souvent méconnues des parents. Quels sont les risques pour les plus jeunes ? Comment les parents doivent-ils réagir ? Nous avons posé la question à Béatrice Copper-Royer, psychologue et psychothérapeute spécialiste de l'enfance et de l'adolescence.
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Ils réuniraient pour certains entre 100 000 et 200 000 membres. Des sites de rencontres pour « adolescents » âgés de 13 à 25 ans avec parfois toutes les fonctionnalités de ceux réservés à leurs aînés : profil, messages privés, chats vidéo. Dans une enquête publiée mercredi, Le Monde révèle les pratiques des plus jeunes sur ces plates-formes. « Les gars se photographient au smartphone, torse nu et glabre, devant le miroir de la salle de bain, les filles, allongées dans les fleurs ou décolleté en avant, quoique le texte joint les décrive souvent comme déjà en couple », raconte ainsi la journaliste, Pascale Krémer. « On est moins timide derrière son écran » témoigne ainsi un adolescent, « je connais quelqu'un qui a trouvé sa copine comme ça », raconte encore un autre.

« Un dialogue éducatif »

Pour Béatrice Cooper-Royer, psychologue et psychothérapeute spécialiste de l'enfance et de l'adolescence, non seulement les risques de « mauvaises rencontres » sont très importants, mais en plus, il ne s’agit là que de l’« imitation d’un comportement d’adultes dont ils n’ont pas les clefs ». « Ça ne correspond à rien dont ils ont besoin » ajoute la psychologue, « à cet âge on n’a pas à passer par l’intermédiaire d’un écran pour se rencontrer ». Pour la psychologue, ces sites de rencontres font d’ailleurs partie d’un mouvement de plus en plus présent : « les jeunes se privent de plus en plus d’une part d’enfance. Un enfant de 13 ans et une personne de 25 ans n’ont rien à faire ensemble sur le même site, ils ne vivent pas sur la même planète ! ». Quant à la prévention, elle doit passer selon la spécialiste par « un dialogue éducatif ». Face aux risques de harcèlement, la psychologue admet que « rien ne sert d’interdire », mais il faut que les parents doivent être présents « rien ne s’acquiert tout seul ». « Il faut bien comprendre qu’à 13 ans, on a tendance à agir par impulsion et à réfléchir après, la maîtrise de notre identité numérique ne commence que vers l’âge de 15 ou 16 ans ».

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