Rythmes scolaires en maternelle : les bonnes pratiques de l'Éducation nationale

Publié le Jeudi 14 Novembre 2013
Rythmes scolaires en maternelle : les bonnes pratiques de l'Éducation nationale
Rythmes scolaires en maternelle : les bonnes pratiques de l'Éducation nationale
Alors que la semaine est marquée par une série de grèves contre la réforme des rythmes scolaires, le ministère de l'Éducation nationale a présenté ses suggestions de « bonnes pratiques » à destination des écoles maternelles. Sieste, repères, transitions... Que pensent les experts de ces recommandations ? Nous avons posé la question à Béatrice Copper-Royer, psychologue et psychothérapeute spécialiste de l'enfance et de l'adolescence.
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Alors que les grèves contre la réforme des rythmes scolaires s’enchaînent cette semaine, le ministère de l’Éducation nationale a présenté mercredi ses recommandations à destination des enseignants, des collectivités locales et des responsables des activités périscolaires en maternelle. Pas question donc de revenir sur la réforme, mais plutôt de pousser les écoles à s’inspirer des bonnes pratiques de celles qui ont déjà mis en place le nouveau système.

« Un enfant fatigué est un enfant colérique »

Quatre points sont mis en avant : le respect de la sieste, la présence de repères dans les établissements, l’organisation de transition entre les temps scolaires et périscolaires ainsi que l’adaptation des activités. Une bonne idée pour Béatrice Copper-Royer, psychologue et psychothérapeute spécialiste de l'enfance et de l'adolescence, même si pour cette dernière une semaine de quatre jours et demi est trop longue pour un enfant de maternelle. « Les petits ont besoin d’avoir une journée dans la semaine où ils peuvent dormir le matin, pour ne pas être fatigués. Et cela a aussi un intérêt pour les enseignants : un enfant fatigué est un enfant excité, qui bouge, qui est colérique, qui fait des caprices. »

« On ne réveille pas un enfant qui dort »

Première proposition de ce document : le respect d'« une alternance équilibrée entre les temps d'activité et les temps calmes et de repos des enfants ». En somme, le document préconise une sieste jusqu’à quatre ans après le repas d’environ une heure trente à deux heures. Une sieste qui doit primer « sauf exception » sur les autres activités pour les plus petits (deux et trois ans) et qui « dépend des besoins » pour les élèves de moyenne section. Une évidence pour la psychologue : « Tous les enfants n’ont pas les mêmes besoins, mais tous doivent avoir un temps de repos. Il faut respecter leur rythme et évidemment cela doit primer sur le reste des activités : on ne réveille pas un enfant qui dort pour lui faire faire du dessin ! ».

« Pour un enfant, chaque changement est anxiogène »

Le document suggère par ailleurs la présence de repères physiques dans les établissements pour « aider les enfants à se repérer dans les lieux de l'école et à identifier les adultes » : des flèches, des pieds, des codes couleurs, des trombinoscopes. « C’est une excellente chose, réagit Béatrice Copper-Royer. Un enfant a besoin de repères, chaque changement est anxiogène. Il faut qu’il ait identifié la personne avec qui il peut se sentir en sécurité à l’école. » Le ministère de l’Éducation nationale incite dans ce sens les écoles à organiser des transitions entre les temps scolaires et périscolaires et à « adapter les activités aux besoins des jeunes enfants ». Il propose, par exemple, d’informer les enfants des règles de vie qui peuvent varier selon qu'ils sont en temps scolaire ou périscolaire. « Il faut qu’il y ait une continuité pour l’enfant entre les différents moments de l’école. Un enfant est, par exemple, incapable de faire la différence entre un animateur et un enseignant. Il faut donc lui expliquer et surtout qu’il y ait un passage de relais. »

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