Eau potable : comment savoir si vos canalisations contiennent du plomb ?

Publié le Jeudi 05 Décembre 2013
Xavier Colas
Par Xavier Colas Journaliste
Eau potable : comment savoir si vos canalisations contiennent du plomb ?
Eau potable : comment savoir si vos canalisations contiennent du plomb ?
C'est une directive européenne vieille de quinze ans qui met aujourd'hui la France dans l'embarras. Bruxelles avait sommé, en 1998, la France de remplacer l'ensemble des canalisations en plomb dans les bâtiment construits avant 1949, d'ici le 25 décembre 2013. Problème : plus de 7,5 millions de logements seraient toujours concernés - 800 000 uniquement à Paris - à moins de trois semaines de la date butoir d'exécution des travaux, selon l'association Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV).
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La directive européenne 98/83 du 3 novembre 1998 (relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine), transposée dans le code de la santé publique et appliquée à compter du 25 décembre 2013, a fixé la teneur maximale en plomb dans l'eau au robinet du consommateur à 10 micro grammes par litre. Un taux qui correspond aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), afin de pallier les risques d'intoxication liée au métal. Jusqu'à présent une teneur inférieure à 25 micro grammes par litre était tolérée.

Quels logements sont concernés ?

Les logements concernés ont été construits avant 1950. Une analyse est le premier acte à réaliser pour savoir si les canalisations contiennent du plomb et vérifier que l'eau du robinet ne contiennent pas plus de 10 micro grammes de métal par litre. Il incombe au propriétaire ou au syndicat de copropriétaires de solliciter un laboratoire agréé par le ministère de la Santé. Le coût de l'analyse est généralement compris entre 50 à 80 euros par échantillon, soit un budget de 300 à 500 euros pour l'ensemble d'un immeuble.

Quel est le coût des travaux ?

Le renouvellement des canalisations dans la partie privative est à la charge seule du propriétaire. La copropriété doit, en revanche, prendre en charge les parties communes. « On craint que les locataires soient obligés de réaliser ces travaux dans des délais brefs, de façon violente et financièrement, ils ne pourront pas les supporter », s'est inquiété Dvid Rodriguez, responsable juridique à CLCV, au micro d'Europe 1. L'association de défense des consommateurs avance un coût moyen de 2 250 euros pour les travaux a effectué dans les logements concernés.

La CLCV a donc interpellé, dans une lettre, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, afin de demander à l'exécutif un report de trois ans de la mise en application de la directive dans la législation française. Par ailleurs, le risque sanitaire encouru semble aujourd'hui bien moindre qu'il y a quinze ans. En effet, depuis 1998, le nombre d'enfants contaminés au plomb aurait été divisé par 20, le métal ayant disparu de la vie quotidienne, notamment des peintures.