Femen : une députée UMP interpelle Valls sur le financement du mouvement

Publié le Lundi 30 Décembre 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Femen : une députée UMP interpelle Valls sur le financement du mouvement
Femen : une députée UMP interpelle Valls sur le financement du mouvement
Il y a dix jours, une activiste Femen mimait un avortement devant l'autel de la Madeleine, à Paris. Face au « silence incroyable du ministre des cultes » Manuel Valls, la députée UMP de Marseille Valérie Boyer s'est fendue d'un article sur son blog, le 26 décembre, dans lequel elle s'interroge sur « l'opacité des origines » de mouvement ainsi que sur ses « motivations profondes » et ses « moyens de financement ».
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Une semaine après la performance des Femen à l'église de la Madeleine, où une activiste a mimé un avortement « de l'embryon de Jésus » devant l'autel, la députée UMP des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer ne décolère pas. Dénonçant une « action exhibitionniste » et la « profanation obscène d'un lieu sacré », l'adjointe au maire de Marseille s'interroge, jeudi 26 décembre, son blog sur « l'opacité des origines » du mouvement féministe originaire d'Ukraine, ainsi que sur ses « motivations profondes » et ses moyens de financements, qu'elle juge obscurs.


Une « profanation obscène »

Dans le viseur de Valérie Boyer, les « agressions répétées des Femen à l'encontre des chrétiens et des religions monothéistes en général », qui sont, selon elles, symptomatiques de la vague des « manifestations anti-chrétiennes […] de plus en plus virulentes en Europe et notamment en France ». Le 24 décembre à Cologne, en Allemagne, une jeune femme associée au mouvement Femen a perturbé la messe de minuit en faisant irruption devant l'autel, sa poitrine nue barrée des mots : « I am God » (« Je suis Dieu »).


Pour Valérie Boyer, « ces profanations obscènes de lieux sacrés démontrent l'irrespect de ces femmes pour les croyances intimes des personnes, leur déni de la liberté de conscience et leur goût de la provocation qui ne semble étonnamment pas attiser les foudres de la justice française ». Selon Le Figaro en effet, la plainte déposée par le curé de la Madeleine Bruno Horaist après le happening d'Eloïse Bouton n'a jusqu'à présent suscité aucune réaction, ni de la part du ministre de l'Intérieur, ni de la part des autorités, qui ont classé l'affaire sans suite.

Une dénonciation du financement opaque du mouvement

Dans sa question à Manuel Valls, qui n'a pas encore paru au Journal Officiel, Valérie Boyer demande notamment au ministre de l'Intérieur, qui est aussi le ministre des cultes, de « bien vouloir indiquer aux Français les modes de financement de l'association Femen, la nature des revenus de leurs membres notamment les éventuelles prestations sociales qui leur sont octroyées ».

« Nous savons très peu de choses des femmes faisant partie du mouvement et qui semblent recrutées sur critères physiques exclusivement, comme nous savons très peu de la provenance et de la nature des subventions qui le font vivre », déclare notamment la députée Valérie Boyer, avant de demander à Manuel Valls « s'il considère que les troubles à l'ordre public engendrés par ce mouvement sont acceptables au nom d'une liberté d'expression qui ne respecterait plus les croyances intimes de chacun ».

S'inquiétant des sources de financement du mouvement féministe, Valérie Boyer cite, sans plus de détails, le reportage d'une « journaliste infiltrée » qui avait « déclaré avoir découvert que les militantes ukrainiennes seraient rémunérées 1 000 dollars par mois, n'étant pas de fait de simples activistes bénévoles ». « La question actuelle est donc, poursuit la députée UMP, de savoir qui finance le mouvement, à l'heure où son budget s'alourdit également des frais d'avocats et de justice. » Et de soupçonner la Mairie de Paris d'un éventuel soutien financier au mouvement d'Inna Shevchenko : « La presse s'est également fait l'écho de subventions et aides en nature, comme le prêt de locaux, accordées par des collectivités locales telles que la Mairie de Paris. Si ces informations s'avéraient exactes, il serait normal d'en faire état et de les justifier. »

Réfutant les allégations de la députée Valérie Boyer, l'entourage du maire de Paris Bertrand Delanoë a affirmé que « la Ville ne subventionne ni ne soutien d'aucune manière le mouvement Femen » et condamnait la « provocation » du 20 décembre à l'église de la Madeleine.