États-Unis : ces magasins qui revendent des culottes usagées

Publié le Mardi 23 Décembre 2014
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
États-Unis : ces magasins qui revendent des culottes usagées
États-Unis : ces magasins qui revendent des culottes usagées
Voilà une information qui pourrait bien changer notre façon de consommer la lingerie. Un récent reportage diffusé sur une chaîne américaine rapporte que les magasins de sous-vêtements remettent en vente culottes, strings et bikinis rapportés par des clientes insatisfaites.
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C’est un reportage bien choquant que le Today Show a diffusé il y a quelques jours. Une équipe de journalistes s’est ainsi demandée ce qu’il se passait quand une cliente d’une boutique de lingerie rapportait un produit sans étiquette et a priori utilisé. Vous pensiez qu’une culotte sans étiquette partirait tout de suite à la poubelle ? Grossière erreur. Comme le démontre le reportage, la plupart des magasins étiquettent à nouveau les produits avant de les replacer tout de suite en rayon. Une pratique littéralement écœurante, mais hélas, visiblement très courante.

L’équipe de journalistes s’est rendue dans cinq magasins différents du New Jersey : Nordstrom, GAP, Bloomingdales, Macys, Victoria’s Secret, Wal-Mart et Marshalls. Là-bas, ils ont acheté plusieurs culottes, strings et bas de bikinis. Les étiquettes ont été enlevées tout comme les protections hygiéniques. Pour donner une impression de souillure, les journalistes ont tâché les dessous avec de l’huile pour bébé. Ils ont également marqué les produits d’une petite marque au feutre pour être sûrs de les reconnaître. Résultat au moment du retour ? La plupart des boutiques ont directement remis les produits en rayon.

Interrogée, une ancienne employée de Victoria’s Secret assure que cette pratique est courante. Pire, elle raconte que certaines culottes reviennent « avec une odeur » et qu’elles sont donc lavées avant d’être remise en vente. « Les employés sont dans le rush, ou alors ils s’en moquent et ne vérifient pas. Ils sont aussi mis sous pression par les managers. Le seul but de la manœuvre est de faire plus d’argent », conclut-elle.

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Le mea culpa des papes de la petite culotte

Suite à la diffusion du reportage sur NBC, plusieurs enseignes se sont excusées via communiqués de presse. Pour Victoria’s Secret, ces pratiques « sont une violation de notre politique ». La célèbre marque qui n’est plus à un scandale près se dit également prête à « rééduquer ses employés ». De son côté, Wal-Mart parle d’une « situation inacceptable », tandis que Marshalls se dit « déçu d’apprendre que nos procédures ne sont pas suivies ». Dans tous les cas, les grands noms du mass market s’engagent à renforcer leurs directives. Des mots qui ne pèsent pas bien lourd puisque le Today Show avait déjà réalisé le même reportage en 2010 avec un résultat similaire. A l’époque, les mêmes marques avaient déjà assuré qu’elles allaient « rééduquer » leur staff. Mouais, mouais.

Cradingue… et dangereux

Comme l’explique un microbiologiste, cette mauvaise habitude « pourrait causer des problèmes de santé » chez les clientes qui rachètent la lingerie usagée. Des germes peuvent ainsi survivre plusieurs semaines dans le tissu. « Virus, bactéries, voilà ce qui peut être transmis par inadvertance », selon lui. On l’aura donc compris, mieux vaut y regarder à deux fois avant de s’offrir la petite culotte en dentelle qui nous fait de l’œil. Bien entendu, on respectera également la règle universelle : « Toujours laver un sous-vêtement neuf avant de le porter ».

Découvrez le reportage édifiant du Today Show :

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