Qui veut acheter un prénom de bébé "unique" pour 27.500 euros ?

Publié le Mardi 27 Janvier 2015
Eddy  Sabeba
Par Eddy Sabeba journaliste
Qui veut acheter un prénom de bébé "unique" pour 27.500 euros ?
Qui veut acheter un prénom de bébé "unique" pour 27.500 euros ?
27 500 euros en poche et en panne d'idée de prénom pour votre enfant ? Pas de panique, une entreprise suisse s'engage, pour ce tarif, à faire plancher une équipe de professionnels sur l'état-civil de votre futur bébé et a lui trouver un prénom « unique au monde ». Une poussée de narcissisme qui pourrait se heurter à la justice, garante de « l'intérêt de l'enfant ».
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« Certaines choses ne s'achètent pas », pérorait une célèbre marque de cartes bancaires. Les prénoms des nouveaux-nés peuvent désormais être exclus de la liste. En effet, l'entreprise suisse Erfolgswelle propose, depuis le 1er janvier, aux parents qui le désirent de plancher sur l'état-civil de leur future progéniture.

Un prénom que « personne d'autre ne porte sur la planète »

Ainsi, ces pro du naming « offrent » leurs services aux géniteurs en quête d'un prénom original. Les guillemets sont de mise puisqu'il convient tout de même de débourser quelque 27.500 euros (28.000 Francs suisses) pour s'attacher les services d'une équipe de treize spécialistes en naming qui s'engagent à trouver un prénom que « personne d'autre ne porte sur la planète » (sic).

Marc Hauser, le patron de cette boîte au nom aussi imbitable que celui d'un volcan islandais, explique dans les colonnes du Matin comment, grâce aux tracas d'un client, il est passé du développement du noms de marques aux nourrissons. « Ce choix causait des tensions dans le couple et il pensait que je pourrais l'aider », témoigne ce Vaudois de 43 ans. Et de préciser : « Nous nous basons sur la culture, l'origine ainsi que les envies de nos clients ».

« S'il faut donner quatre fois son nom au téléphone, c'est raté »

« S'il faut donner quatre fois son nom au téléphone car personne ne le comprend, c'est raté », assure-t-il. Rassurant, surtout moyennant le versement de l'équivalent de 24 SMIC. Dès lors une question peut être posée : que se passe-t-il si la justice venait à refuser un prénom issu de la démarche créatives des pros du brainstorming ? « Marc Hauser renoncerait à ses honoraires », précise Le Matin.

Une hypothèse à prendre en compte au regard des inventions saugrenues de certains parents récemment recadrés par le juge aux affaires familiales. Ainsi, des prénoms tels que Nutella, Gloarnic, Ravi, Folavril ou encore Patriste et Joyeux ont été invalidés par la justice au nom de « l'intérêt de l'enfant ».