Harcèlement sexuel à la RATP, une victime sort de son silence

Publié le Vendredi 26 Août 2011
Harcèlement sexuel à la RATP, une victime sort de son silence
Harcèlement sexuel à la RATP, une victime sort de son silence
L'affaire sortie mercredi fait scandale. Et pour cause, l'ancien responsable syndical de l'Unsa à la RATP est cité dans une affaire de scandale sexuel, de corruption et de proxénétisme.
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Une lettre anonyme envoyée à la direction de la RATP au mois de juin a révélé une sombre affaire qui entache fortement le syndicat Unsa. Celui que l'on surnomme « Le Roi » ou « Le Dictateur » aurait exercé une pression sans limite sur des dizaines de salariés de la branche communication de la RATP. Pendant des années, cet ancien responsable syndical de l’Unsa aurait fait subir aux agents des « violences physiques et morales, agressions, harcèlement moral et sexuel ». Françoise* s’exprime dans Le Parisien pour témoigner du chantage dont elle a été victime par « Le Roi ». « En clair, c’était coucher ou accepter cette mutation dont je ne voulais pas ». Elle explique qu’elle n’est pas la seule à avoir subi ces agissements. « Je connais au moins une vingtaine de femmes qui ont donné de leur corps avec ce monsieur, son frère ou d’autres cadres de son entourage pour avoir de l’avancement ou éviter un poste difficile ». De peur de perdre leur travail, beaucoup ont du subir les menaces du « Roi ».
Olivier Cots, secrétaire général de SUD-RATP, dénonce aussi les agissements de l’ancien responsable syndical : « Nous soulevons aussi ce fait-là parce que cet ex-responsable syndical m’a proposé en janvier, lors d’une rencontre professionnelle, et devant témoins, les faveurs d’une prostituée ». L’homme faisait peur à tout le monde et n’hésitait pas à exercer son pouvoir sans limite sur tous les salariés. Si l’attitude de cette personne n’était visiblement pas inconnue des syndicats, ils n’avaient jamais été confrontés, selon eux, à des preuves ou des témoignages directs de chantage sexuel ou d’actes illégaux. Le syndicat SUD a finalement décidé de traduire l’affaire devant les tribunaux et s’apprête à transmettre ces témoignages à la justice.

*le nom a été changé dans Le Parisien

Claire-Marie Allègre


(Source : leparisien.fr)

Crédit photo : iStockphoto

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