Lettre de Jack Lang à Montebourg au sujet de l'âge limite des candidats socialistes

Publié le Mardi 08 Novembre 2011
Lettre de Jack Lang à Montebourg au sujet de l'âge limite des candidats socialistes
Lettre de Jack Lang à Montebourg au sujet de l'âge limite des candidats socialistes
Montebourg souhaite inscrire ce sujet à l'ordre du jour du bureau national ce mardi soir. Et la reprise du travail pour les seniors dans tout ça ?
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Limiter à 67 ans l'âge limite des candidats socialistes aux législatives est un sujet qui provoque une vive réaction, surtout de la part de Jack Lang, qui se sent directement visé. il répond à Montebourg en se référant aux grandes figures de l'histoire du XXe siècle. L'ancien ministre de la Culture rappelle à son jeune camarade qu'ils ont tous remporté des élections, après 67 ans...

Voici la lettre publiée sur Internet ce jour : "Cher Arnaud, En ma qualité de dirigeant socialiste le plus populaire auprès des jeunes français, permets-moi de m'étonner de ta nouvelle philippique sur l'âge des candidats députés. Ainsi le couperet tomberait sur les hommes politiques âgés de plus de 67 ans. Pourquoi donc cet âge-là et pourquoi ne pas retenir sur un si bon chemin de l'excommunication l'âge de 60 ans préconisé par le PS pour l'âge de la retraite ? À l'aune de ton critère, Clémenceau, 76 ans en 1917, eût été empêché de porter la France à la victoire lors de la guerre de 14-18, Gaston Defferre, 72 ans, n'aurait pas pu être l'auteur de la loi historique sur la décentralisation, le général de Gaulle, 75 ans en 1965, n'aurait pas pu être réélu, François Mitterrand, 71 ans, aurait été empêché d'être candidat à la présidence de la République en 1988. À dire vrai, l'âge authentique, la vraie jeunesse de l'esprit sont dans les têtes. Trop de gens de la politique, jeunes en apparence, sont vieux sous leur crâne, coupés de la vie, ignorant la culture contemporaine. Ils tiennent souvent les jeunes pour une peuplade étrange et lointaine à laquelle ils ne comprennent pas grand-chose. La puissance d'un mouvement politique, d'un gouvernement ou d'une action est souvent le fruit d'un entremêlement des générations. Loin de moi l'idée de ne pas ouvrir très largement les portes aux plus jeunes. Je crois l'avoir montré concrètement tout au long de ma vie universitaire, intellectuelle et politique. Pour avoir moi-même, en mes diverses responsabilités, confié des missions élevées à de jeunes femmes ou à de jeunes hommes, je crois très fort à l'exigence du rajeunissement."