Les violences envers les médecins ont augmenté de 80% en un an
Les médecins sont de plus en plus victimes d’agressions. C’est la triste conclusion du rapport publié ce matin par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). En effet, selon le document, « en 2010, 920 déclarations d’incidents ont été transmises par les médecins au Conseil national de l’ordre contre 512 en 2009 et 535 en 2008 ». Cela représente donc une augmentation de près de 80% en une seule année. Et ce sont les médecins généralistes, plus que les spécialistes, qui sont principalement concernés par cette hausse. Pour le généraliste Jean-Philippe Brugneaux, agressé sept fois dans son cabinet et interrogé par Le Parisien, « les patients ne nous respectent plus, on est devenu des distributeurs, plus des prescripteurs ». Le rapport de l’ONDRP répertorie aussi le type de violences subies. Ainsi, dans 63% des cas, il s’agit « d’agressions verbales et menaces » (soit 576 médecins concernés), dans 25% « de vols ou tentatives de vol » (231 médecins), dans 13% « d’agressions physiques » (121 médecins) et dans 12% « d’actes de vandalisme » (112 médecins). Les raisons de cette violence sont multiples, mais le principal motif reste un reproche concernant une prise en charge. Suivent le vol et le refus de prescription.
Parmi tous ces incidents, seuls la moitié ont fait l’objet de plainte ou d’un d’une main courante. Et pour cause : selon le docteur Jean-Philippe Brugneaux, « dans le XVIIIe arrondissement (où est installé son cabinet ndlr.), le commissariat ne prend pas les plaintes. Au printemps, j’y suis allé cinq fois, j’ai perdu cinq heures à attendre pour rien. Et beaucoup de confrères sont comme moi. La réalité c’est que les agressions sont sans doute plus nombreuses qu’on le dit ».
Alexandre Roux
(Source : Le Parisien)
Crédit photo : Brand X Pictures
VOIR AUSSI
Augmentation des violences commises à l'encontre les médecins
Les Français peu enclins à consulter leur médecin sur Internet
Des médecins de plus en plus vieux
L'INFO DES MEMBRES
Affaire Murray : le médecin de Jackson s'est conduit en « employé »
