Vers un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ?

Publié le Lundi 15 Novembre 2010
Vers un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ?
Vers un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ?
Après le cancer du sein, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande aujourd’hui aux pouvoirs publics de mettre en place un dépistage organisé du cancer du col du l’utérus, un cancer qui touche encore près de 3000 femmes par an et en tue plus de 1000.
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Toutes les femmes de 25 à 65 ans sont concernées, soit près de 17.5 millions en France. Car le cancer du col de l’utérus touche essentiellement les femmes avant 40 ans, le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus prévoit d’atteindre 80% des femmes afin de réduire de 20% le nombre de décès. La HAS recommande ainsi un frottis cervico-utérin tous les trois ans, après deux frottis normaux réalisés à un an d’intervalle. Le frottis est un examen qui permet de prélever les cellules à la surface du col afin de les analyser et de détecter d’éventuelles lésions cancéreuses ou précancéreuses. Aujourd’hui, 6 millions de frottis sont réalisés dans le cadre du dépistage individuel et spontané, un chiffre encore insuffisant. La HAS y relève de fortes disparités géographiques dues à la répartition des gynécologues sur le territoire mais également des inégalités sociales. « En définitive, 50 % des femmes ne sont pas ou trop peu souvent dépistées, quand 40 % le sont trop souvent », affirme la HAS.

Parmi les pistes de réflexion proposées, la HAS préconise de se pencher sur la suppression des avances de frais ou la gratuité des tests de dépistage pour les femmes les plus modestes ; la nécessité d’assurer le même niveau de qualité sur l’ensemble du territoire. Enfin la vaccination contre les papillomavirus ciblant les adolescentes et jeunes femmes de 14 à 23 ans n’ayant pas encore eu de rapports sexuels, cette stratégie ne doit pas conduire à relâcher l'effort de dépistage. En somme, les adolescentes vaccinées doivent faire des frottis au même rythme que les autres.

La HAS préconise donc de généraliser le dépistage organisé, en cours d'expérimentation dans treize départements. Mais la France est loin d’être en avance. En effet, cette politique est déjà effective dans une quinzaine de pays européens. Le Conseil de l'Union européenne la recommande même depuis 2003.

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