





Ils refusent d'y croire.
Le 17 juin, le média d'investigation Disclose (en partenariat avec "L'Œil du 20 heures" de France 2) et le journal Libération, ont publié deux enquêtes sur les violences sexuelles au sein des forces de l’ordre.
Depuis leur mise en ligne, sur les réseaux sociaux, certains internautes crient au mensonge et remettent en question la parole des victimes.
"429 victimes, 215 agresseurs", titre le média Disclose. Le point commun entre ces fonctionnaires qui officient partout en France ? "Ils ont abusé de leur pouvoir pour arriver à leurs fins et imposer le silence", écrivent nos consoeurs Sarah Benichou, Sophie Boutboul et Leïla Miñano.
Après une longue enquête, les journalistes sont parvenues à dévoilé que plus de 215 policiers et gendarmes, tous grades confondus, avaient été mis en cause pour des faits de violences sexuelles entre 2012 et 2025. Les faits vont du harcèlement sexuel au viol. "L'Œil du 20 heures" et Disclose ont notamment recueilli la parole de 57 femmes qui racontent avoir été harcelées, agressées ou violées par des policiers ou des gendarmes après un dépôt de plainte.
Selon l'enquête menée par Libération, ces chiffres pourraient même être "doublement sous-estimés, tant les violences sexuelles et les violences policières sont habituellement sous-déclarées par les personnes qui les subissent".
Et quand ils sont dénoncés, les faits ne sont que trop rarement punis : depuis 2021, seuls 18 policiers ayant commis des violences sexuelles ont été expulsés de la police, mis à la retraite, rétrogradés ou suspendus, indique Disclose. Seulement 3 gendarmes sur 46 sanctionnés pour violences sexuelles et sexistes ont été radiés en 2023, d'après les données de l'IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale).
Sous la publication TikTok de RTL, qui diffuse un extrait de l'interview de Leïla Miñano, journaliste à Disclose, au micro d'Yves Calvi, certains commentaires sont immondes. Les internautes (majoritairement masculins) n'hésitent pas à insulter les victimes et à remettre en cause leur parole.
"Je n'y crois pas une seule seconde", "Faut arrêter, c'est un nombre extremement infime. Je connais pas un seul policier/gendarme qui irait risquer sa carrière à tenter ça alors qu'il suffirait à la victime de crier pour avoir de l'aide immédiate, que les bureaux sont rarement individuels, que des gens y rentrent souvent, qu'il y a beaucoup de passages etc."
Ces personnes prennent la défense de la police : "soutien total à nos policiers pas de preuves pas de victimes....", "Il y a pas peut être 1 cas sur 1000 mais arrêtons de generaliser !!!!!", "j'espère que la police va porter plainte pour diffamation"
Le fait qu'ils jettent la pierre aux victimes sans remettre en question une seule seconde les agresseurs en dit long sur la manière dont les forces de l'ordre sont idéalisées en France. Cela en dit encore plus sur le courage des femmes qui ont malgré tout osé briser le silence.


