





Le 31 mai, le PSG a marqué l'histoire en remportant la Ligue des Champions contre l'Inter Milan. Sa première victoire dans ce tournois et la seconde seulement pour un club français après l'Olympique Marseillais. Mais derrière les images de liesse et les cris de joie qui ont résonné pendant plusieurs jours dans la capitale, un brouhaha désagréable se fait aussi entendre : celui des racistes. Le même qui était venu gâcher la fête lors du festival de Cannes, après l'apparition de Lena Mahfouf dans un soi-disant abaya. On vous en parlait ici.
Sur les 11 hommes de Luis Enrique, l'entraîneur du PSG, on retiendra le nom d'Ousmane Dembélé pour plusieurs raisons. D'abord parce que même sans avoir marqué de but lors de ce match, il demeure l'un des hommes forts de cette finale et de tous les matchs précédents, lui qui a été nommé joueur de la saison. Mais depuis qu'il a soulevé "la coupe aux grandes oreilles", le nom d'Ousmane Dembélé résonne aussi au sujet de sa vie privée.
Après sa victoire avec les Parisiens, le footballeur a posé sur la pelouse de l'Allianz Arena de Munich, où avait lieu le match, avec sa fille dans ses bras et son épouse à ses côtés. Une image rare, car Rima Edbouche se tient d'habitude loin des stades où performe son mari. Cette fois, l'évènement était tel que la jeune Marocaine de 25 ans a fait exception. Elle n'a toutefois pas contourné sa règle principale : l'anonymat.
Sur la photo, Rima Edbouche porte un masque sanitaire blanc. Un accessoire qu'on l'a déjà vue porter auparavant, elle qui dissimule toujours son visage, même sur ses réseaux sociaux où elle cumule 240 000 followers. Le problème pour la fachosphère, c'est que l'influenceuse porte également un voile qui couvre ses cheveux. De son visage, on ne distingue que ses yeux, souriants.
En commentaires des images, les commentaires racistes vont bon train. "Même les islamistes ont envahi le PSG", "La France infestée" ou encore "On est au Qatar ?", peut-on lire sur Instagram et Tiktok. Certains estiment que c'est "inadmissible", "une honte", voire de la "provocation". Sur X, Abed Charef, un journaliste algérien, a estimé que cette image prouvait qu'Ousmane Dembélé faisait partie des Frères Musulmans, une organisation qui milite pour un islamisme politique et considérée par certaines pays comme terroriste. "Ousmane Dembelé est un frère musulman qui fait de l'entrisme au PSG, écrit-il. Il a été dévoilé à cause de sa femme qui porte le voile, tout comme les freristes du Qatar, propriétaires du PSG. Mais Dembelé est allé trop loin : le 5-0 infligé à l'Inter, c'est les 5 piliers de l'islam..."
Sur CNews, Éric Tegnér, directeur du média d’extrême droite Frontière, affirme que le masque et le voile portés par la femme d’Ousmane Dembélé seraient "un moyen de contourner la loi". Il fait ici référence à la loi de 2010 par laquelle la France est devenue le premier pays européen à interdire le voile intégral, autrement dit le port de la burqa ou du niqab, au prétexte d'interdire "la dissimulation du visage dans l'espace public". Une infraction passible de d'amendes pouvant s'élever jusqu'à 150 euros.
Rien d'étonnant à ce que les islamophobes de France s'emparent de cette image pour nourrir leurs propos haineux. Mais au-delà de cette haine, Rima Edbouche fait aussi l'objet d'une attention massive motivée par la curiosité de connaître le visage dissimulé derrière ce masque. Une attention massive qui provoque un certain malaise. Pour le média Ancré c'est comme si "certains voyaient dans cette surexposition une occasion de dévoiler Rima Edbouche, malgré elle, lit-on sur Instagram. Comme s'il existait, en parallèle des trophées sportifs, une autre forme de victoire à obtenir - celle de mettre en pleine lumière une femme qui, manifestement, ne souhaite pas y être." Bref, le PSG a gagné mais pour les femmes musulmanes, le combat continue.