





Si Michel Boujenah souhaitait valoriser la gentillesse masculine, au micro de Deborah Grunwald, c’est loupé. L’acteur français s’est essayé à une réflexion pour le moins maladroite sur les choix amoureux des femmes et les violences conjugales. Un terrain sensible, sur lequel le comédien et humoriste n’a clairement pas convaincu.
"Je ne sais pas ce que vous faites, vous, les femmes. Pourquoi vous allez toujours avec les conn**** ?", interroge-t-il au micro de France Bleu. ”Et il y a pire, il y en a qui vont avec un conn*** qui les frappe. Il y a combien de femmes qui meurent chaque année sous les coups des hommes en France ? C'est un truc qui me dépasse. Alors, je peux comprendre, les problèmes de dépendance, tout ce qu'on veut, mais ça me révolte. Ça me fait mal parce que c’est pas honteux d’être avec quelqu’un de gentil, vous savez… Ça peut être super d’être avec quelqu’un de gentil. Pas con, gentil…”
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Une intervention qui, malgré (sûrement) de bonnes intentions, a soulevé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. En cause, le raccourci problématique, fait entre choix amoureux, violences conjugales et culpabilisation des victimes.
En pointant du doigt les femmes qui "choisissent" des hommes violents, il véhicule malgré lui un discours culpabilisant. Sur les réseaux sociaux, TikTok et Instagram, les réactions n’ont pas tardé. Une utilisatrice rappelle, par exemple, que "la plupart des hommes violents, tout le monde les croit gentils".
D'autres soulignent la confusion entre gentillesse et assurance : "Ce n’est pas la gentillesse qu’on évite, c’est le manque de confiance qui va parfois avec”, “on recherche pas un homme gentil, mais un homme bon.”
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D’autres commentaires résument parfaitement le malaise : "Encore une fois, on rend les victimes responsables”, "ah, c'est vrai comme d'hab, ce sont les victimes les coupables hein. Peut-être qu'une femme qui va avec un agresseur, c'est parce qu'il a joué un rôle pour l'attirer dans son piège !, "Boujenah juste tais-toi. Tu maîtrises pas ton sujet, venir remettre la faute sur les victimes...."
Et comme souvent, Internet n’oublie rien : "J’ai connu Boujenah en 2001 et c’était pas un gentil. Le voir parler comme ça, c’est incroyable", commente un internaute.
Ce n’est pas la première fois qu’une prise de parole dérape sur ce sujet complexe. Dénoncer la violence sans comprendre les mécanismes, c’est réduire le problème à une série de mauvais choix de la part des victimes, qui sont tout sauf coupables.