Miki est une chanteuse iconoclaste et ovniesque.
Entre son premier album Industry Plant, hybride musical mixant pop et hyperpop, et son passage remarqué aux NRJ Music Awards, l'artiste de 27 ans amuse et fascine. Interviewée par Mouloud, elle dénonce l'envers du décor : un cyber harcèlement misogyne émanent de porcs qui viennent la sexualiser pour un rien.
Miki dans ses chansons fascinantes parle des sujets les plus crus avec une admirable nonchalance, aborde les pires traumas entre deux traits d’humour insolent, ce qui paradoxalement rend son éloquence encore plus dévastatrice. Cela étant, cette fausse insouciance masque une réalité difficile : la misogynie en ligne et une sur-sexualisation constante de son corps et de son apparence.
La chanteuse témoigne en s'adressant en ces mots à Mouloud Achour : "Sur TikTok on m'envoie plein de trucs sexuels. On est harcelées en tant qu'artistes féminines. Un mec m'a envoyé une vidéo. Il s'est déguisé en chien et m'a dit qu'il irait chercher la baballe si je lui en envoyait une". Très inquiétant.
Cette séquence ne s'arrête pas là. Miki détaille...
Miki fustige devant les caméras de l'émission Clique les fantasmes et messages bien libidineux dont elle est victime.
"Ca ressemble à du harcèlement sexuel. Des mecs m'envoyaient vraiment des vidéos d'eux, une balle dans la bouche, en faisant Ouaf ouaf. Ils voulaient être mon chien. Ils faisaient tout pour que je leur réponde. J'ai bloqué des mecs qui écrivaient toujours en anonymes", révèle la chanteuse.
Lunaire. Pas le choc du siècle hélas dans une société où les femmes doivent affronter fétichisation et commentaires abondamment graveleux.
Et ces remarques sur son physique, elle en parlait aussi dans Paris Match, où elle expliquait avoir été dès ses plus jeunes années constamment sexualisées, en tant que fille d’origine coréenne. Eurasienne, elle fut toujours la cible d’un fétichisme nauséeux et inavoué. "J'ai croisé dans ma vie des hommes qui m'ont dit des choses, qui m'ont touchée d'une certaine manière, regardée comme un objet sexuel, alors que je n'étais qu'une enfant... J'ai été confuse, parce que j'étais jeune, naïve et que je pouvais facilement tomber dans les pièges de ces gens-là. Mais je suis vigilante maintenant, je les vois venir, je sais comment les éviter"
Tant et si bien qu’elle le dit aujourd’hui dans une interview pour Tsugi : “J’ai le droit de m’habiller comme je veux !”. D'ailleurs récemment l’artiste assurait un show étonnant en plein défilé pour la lingerie Etam.
De plus, dans une interview rose des Inrocks, où elle déclare : "Les gens m'ont toujours dit à chaque concert : C'est sexy, Miki ! Ca me gêne. Je m'habillais sexy avant et je me suis rendu compte que ce n'était pas moi en vérité. Je veux pas être sexy par défaut. C'est la façon de parler que je trouve sexy, de bouger les doigts... Je refuse de me plier à une image stéréotypée de la femme"
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