





Cela fait plusieurs années que Brigitte Macron est victime d'une campagne de diffamation ouvertement transphobe.
Largement alimentées sur les réseaux sociaux, les rumeurs prétendant que Brigitte Macron serait un homme témoignent d'une instrumentalisation politique, et haineuse, relative à un phénomène très banalisé outre atlantique, en ligne : la transvestigation, autrement dit, les "enquêtes" de certains internautes, généralement réactionnaires, visant à démontrer qu'une femme cisgenre est une femme transgenre.
Des actrices comme Sarah Michelle Gellar ont déjà été victimes de cette "trans-vestigation", Kate Middleton également. Mais c'est également le cas de la boxeuse algérienne Imane Khelif, objet de fake news transphobes particulièrement virulentes aussi bien propagées par l'extrême droite... Que par JK Rowling, la créatrice de Harry Potter.
Brigitte Macron quant à elle a subi un égal cyber harcèlement, qui a engendré, notamment, le jugement de deux de ses harceleuses cet été. Celles-ci viennent finalement, cette semaine, d'écoper... D'une amende, et d'un paiement de dommages et intérêts. Elles ont été relaxées par le tribunal.
De quoi laisser impunie la transphobie, et plus encore, la banaliser ?
La transphobie banalisée ?
Le phénomène de "transvestigation" semble particulièrement impuni, bien que synonyme de transphobie décomplexée, suite à cette relaxe, d'autant plus que les insultes et rumeurs transphobes se poursuivent de plus belle sur les réseaux sociaux. Ce dont témoignent notamment les réactions exacerbées à cette résolution.
Les réponses à la transvestigation sont laborieuses tant elles impliquent de se confronter à des centaines voire à des milliers de cyber harceleurs, le plus souvent anonymes. Médias et internautes complotistes alimentent des fake news qui témoignent à la fois de sexisme, si ce n'est de misogynie, et de haine anti trans, particulièrement acerbe outre atlantique, où ces sphères-là sont très organisées.
Cela s'est particulièrement envisagé auprès d'Imane Khelif, victime de rumeurs alliant France, Italie, Angleterre, cyber harceleurs états uniens. La sportive avait décidé de porter plainte contre de nombreux auteurs et autrices de ces violences en ligne. Dont J.K Rowling. Les "infox" à son sujet ne se sont pas forcément adoucies néanmoins.
"Jeudi, la cour d’appel a renversé la décision initiale en première instance, les deux femmes ayant été condamnées en septembre dernier à une amende de 500 € avec sursis, et à verser 8 000 € de dommages et intérêts à Brigitte Macron et 5 000 € à son frère Jean-Michel Trogneux, estimant finalement que leurs propos relevaient de la liberté d’expression", détaille encor nos consoeurs de ELLE à propos de l'évolution de cette affaire auprès des juges.
"L’infox, née peu après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, prétendait que Brigitte Macron, née Trogneux, n’existerait pas et que son frère aurait pris son identité après une transition. Diffusée via une longue interview sur YouTube de plus de quatre heures, elle a été largement relayée, jusqu’aux États-Unis, par des réseaux d’extrême droite", rappelle à juste titre le féminin.