Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux

"J'ai toujours été trop sensible", confie Zaho de Sagazan, icône de l'hypersensibilité

Publié le Vendredi 10 Mai 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
11 photos
"J'ai toujours été très, trop, sensible, et à l'adolescence, j'ai détesté tout ressentir de façon trop exacerbée". Zaho de Sagazan s'est livrée sur sa vulnérabilité et sa santé mentale, dans un témoignage qui devrait parler à tous les introvertis.
À lire aussi

L'hypersensibilité, c'est un rapport exacerbé au monde et à soi. Un syndrome encore très incompris malgré l'abondance de paroles médiatiques qui viennent l'évoquer depuis des années. Grande reine des dernières Victoires de la Musique, Zaho de Sagazan est de celles qui en parlent avec le plus d'éloquence.

La jeune chanteuse serait hypersensible depuis l'enfance. L'interprète de "La symphonie des éclairs" n'hésite jamais à aborder sa vulnérabilité, sa relation compliquée et douloureuse aux affects et aux événements du quotidien. C'est dans Madame Figaro qu'on la lit aujourd'hui à ce propos : "J'ai toujours été intéressée par la complexité du cerveau et la tendance, aussi, à avoir honte et à cacher tout ce que notre société considère comme étant une fragilité".

"J'ai toujours été très, trop, sensible, et à l'adolescence, j'ai détesté tout ressentir de façon trop exacerbée. J'étais souvent envahie de vagues d'émotions auxquelles je n'arrivais pas à attribuer une signification...", détaille-t-elle encore. Un témoignage dans lequel beaucoup pourront se reconnaître !

"La sensibilité me donne l'impression d'être incomprise"

Sa solution pour mieux gérer ses affects ? Ecrire et chanter bien sûr. "Écrire des chansons m'a permis de les canaliser. Mon piano est devenu une sorte de psy et, en mettant des notes et des mots sur ce que j'éprouvais, j'ai réussi à mettre de l'ordre dans ce marasme", raconte-t-elle sans détour au magazine.

Pour celle qui aime clamer ses paroles auprès de ses "petites tempêtes" (son public), il est aussi important de "trouver une façon de ne pas trop déverser toutes nos émotions sur les réseaux sociaux, car ça peut tourner parfois au mélodrame". Dans l'émission CLIQUE, elle se confiait déjà à l'unisson sur ses "solutions" : "Ma sensibilité m'a souvent donnée l'impression d'être incomprise... La musique m'a permis d'embrasser des parties de moi que j'ai détestées pendant très longtemps, dont ma sensibilité".

L'hypersensibilité, des voix discrètes mais solides en témoignent de plus en plus. Comme l'influenceuse Emma CakeUp, qui s'exprimait ainsi en 2020 : "Ce n'est pas une maladie, mais une différence. J'ai eu beaucoup de mal à l'accepter étant jeune, surtout que les gens en général sont très durs".

Ou bien Maurice Barthélémy : "Un hypersensible, c'est quelqu'un qui capte énormément d'informations et qui a un peu de mal à faire le tri, cela passe par des informations sensorielles (le toucher, le goût, l'ouïe, la vue, l'odorat) et par des émotions très fortes. C'est comme si on avait tous les potentiomètres au maximum".