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La transphobie tue : le procès des meurtriers de Brianna Ghey le démontre avec fracas

Publié le Jeudi 30 Novembre 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
11 photos
Des détails morbides ont été révélés lors du procès des assassins de Brianna Ghey, jeune fille trans tuée pour son genre. Une affaire choquante qui secoue depuis février dernier l'Angleterre. Et rappelle que la transphobie tue. Toujours.
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Brianna Ghey n'avait que 16 ans lorsqu'elle a été assassinée. Cette jeune fille trans a été retrouvée poignardée à mort dans un parc de Warrington le 11 février 2023, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Une affaire morbide qui avait bousculé le pays. C'est encore le cas d'ailleurs, à l'heure où vient de s'ouvrir, ce 27 novembre, le procès des tueurs présumés. Une actualité majeure.

Un garçon et une fille de 15 ans originaires de la région avaient rapidement été inculpés le 15 février 2023 avant d'être placés en détention provisoire. Ce sont ces deux adolescents qui se retrouvent au coeur dudit procès. Et notamment leurs messages, accablants. Lus face à la Cour, ces textos démontreraient... une préméditation. C'est à dire que ce meurtre aurait été planifié par les deux adolescents et camarades de classe de la victime.

"On peut tuer Brianna", "Je veux voir si Brianna criera comme un garçon ou une fille", peut-on notamment lire dans ces échanges de messages virtuels. Ecoeurant. Preuve, s'il le fallait encore, que la transphobie tue.

"C'était une ado forte, unique"

Ce que démontrent ces messages éloquents, c'est que Brianna Ghey a été assassinée car elle est ce qu'elle est : une fille trans. Elle a donc été victime de ce que l'on pourrait appeler "un crime de haine". Un crime ouvertement transphobe. En 2020, la police britannique a enregistré 2 630 crimes haineux contre des personnes trans. Brianna était également victime de harcèlement scolaire, harcèlement dont on devine la teneur transphobe.

Sa famille de son côté la décrivait comme "une adolescente forte, intrépide, unique en son genre". Une veillée funéraire rassemblant pas moins de 300 personnes avait rapidement pris place le 15 février afin de lui rendre hommage. Aujourd'hui, sa mémoire perdure sur les réseaux sociaux.

Et ce, grâce aux très nombreuses publications de la communauté LGBTQ. Sa photo circule abondamment, auréolée de slogans fédérateurs comme "Trans rights are human rights". Malgré le tragique de cette affaire, et les révélations glaçantes de ce procès, des commentaires transphobes honteux viennent trop souvent s'inviter dans ces publications, contestant le genre de Brianna.

D'autres commentaires, tout aussi nauséeux, semblent tourner en dérision la phrase : "Je veux voir si Brianna criera comme un garçon ou une fille", en la formulant comme une question. A vomir.

Tout cela nous rappelle que le respect des droits des personnes trans constitue une lutte de longue haleine. Partout : en France, le nombre de violences commises à l'encontre des trans aurait augmenté de 27 % en un an - selon une récente étude de SOS Homophobie, relayant les témoignages de 1 506 personnes. D'où l'importance de propager le souvenir de Brianna Ghey.