Pretty Woman 25 ans après : on regarde ?

Publié le Lundi 02 Novembre 2015
Adèle Bréau
Par Adèle Bréau Ex-directrice de Terrafemina
Ex-directrice de Terrafemina, je suis aussi auteure chez J.-C. Lattès, twitta frénétique, télévore, bouquinophile et mère happy mais souvent en galère.
Richard Gere et Julia Roberts dans "Pretty Woman"
Richard Gere et Julia Roberts dans "Pretty Woman"
Ce lundi 2 novembre 2015, W9 nous gratifie d'une énième rediffusion de "Pretty Woman". Vingt-cinq ans après notre coup de foudre pour Viviane, Edouard et leur hôtel de ouf, on rereregarde ou pas ? Evidemment ! Pourquoi ?
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Parce qu'en face, sur TF1, il y a Mimi Mathy, et pas bien mieux sur France 2. Parce que se faire une petite comédie romantique mythique (pour ne pas dire la meilleure de tous les temps car, après tout, c'est une question de point de vue, quoique...) de temps en temps, qui plus est un sombre lundi d'automne, ça fait du bien et un Lexomyl d'économisé.

Parce qu'on veut revoir Julia, ses cheveux bouclés, sa bouche immense et ses jambes de dingue moulées dans son improbable jupe-brassière-anneau, déambulant sur Hollywood Boulevard que maintenant on situe presque à peu près sur une carte du monde. Parce que Richard Gere, à l'époque, il envoyait du bois, et qu'un beau gosse, ça se démode pas. Parce que le huis-clos dans le palace cosy cosy, son épaisse moquette, son room-service, sa baignoire ronde, son walkman jaune et son si gentil directeur de l'hôtel. Parce que la séance de shopping, la nique aux ignobles vendeuses et Edouard qui pianote sur son téléphone ringard pendant que Viviane virevolte devant les cabines d'essayage.

Parce qu'on mettra son féminisme de côté pour la soirée.
Parce que Edouard découvrant Viviane accoudée au bar de l'hôtel avec son brushing impeccable, sa robe cocktail et son sourire à ouate mille. Parce qu'on comprendra peut-être, vingt-cinq ans après, pourquoi ce salaud démantèle des entreprises, dont celle du gentil vieux monsieur qui explique à Julia Roberts comment manger des escargots au restau.
Parce que vingt-cinq ans après, justement, on redécouvre les films qui ont bercé notre adolescence, et qu'on a tant vus, sur VHS, que la bande était toute usée autant que notre attention anesthésiée. Et qu'on percevra peut-être, alors, des sens cachés, des répliques inécoutées, des interprétations erronées.

Que certainement on s'offusquera de tant de machisme éhonté. Que probablement on rira devant certaines scènes ridiculement exagérées ou démodées.

Mais surtout parce qu'on aura le coeur qui bat, une énième fois, et malgré notre grand âge, lorsqu'au son de Roxette ("It must have been looooove..."), Viviane regagnera son petit chez-elle craspec, queue de cheval basse en chouchou, 501 parfait, tee-shirt Hanes rentré et blaser surclasse, persuadée d'en avoir fini avec son conte de fée (ah, les hommes !). Puis que ce couillon de Richard beuglera " Princesse Viviaaane ! " au son de la Traviata et grimpera à l'échelle avec son parapluie avant de lui donner un dernier baiser.

"Hollywood ! Quel est votre rêve ? Quel est votre rêve ?"

Allez, on se le fait ?