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C'est quoi au juste, le "micro-féminisme" ?

Publié le Lundi 22 Avril 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Le micro-féminisme est-il un néo-féminisme ? Sur les réseaux sociaux, cette drôle de nouvelle appellation fait beaucoup réagir. Mais qu'est-ce que c'est ?
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#microfeminisme. Vous êtes peut être tombé(e) sur ce mot clé très tendance en zonant sur TikTok ? Propulsé en trend, il suscite depuis quelques jours quantité de vidéos, de témoignages, de commentaires. Il inspire à fond la communauté néo-féministe de la plateforme privilégie des jeunes générations.

C'est quoi au juste le microféminisme ? Dit comme ça, l'intitulé prête à sourire, et pourtant, ce qu'il exprime est nécessaire. Exemple : "Lorsque j'envoie un email à un groupe, je m'adresse toujours à la femme en premier". On le comprend vite, il s'agit de détails du quotidien, trucs et astuces, propices à favoriser l'égalité des sexes, lutter contre les disparités, et l'exclusion des femmes. Cela se traduit de mille et une manières différentes.

Dans la rue, au taf, dans un courriel, le micro-féminisme revêt bien des visages. Montrer à ses collègues féminines qu'elles comptent, donc, ne serait-ce que via les applis de chatting, mais aussi : genrer naturellement au féminin (au lieu de dire "il" par réflexe), ne pas éluder le "Madame" lorsque l'on signe ses invitations de mariage au nom du couple... On pourrait ajouter à cela le fait d'employer l'écriture inclusive par exemple. Ca ne coûte rien, et ça compte beaucoup.

Konbini voit carrément là une suite de gestes "pour renverser le patriarcat". Excusez du peu.

Plein d'idées de "micro féminisme"...

Comme le détaille ELLE dans son étude du sujet, c'est l'animatrice américaine Ashley Chaney qui a été à l'initiative de ce mouvement sororal, l'espace d'un vlog sans chichis qui a dépassé le cap des deux millions de vues.

D'une vidéo virale à l'autre, ce type de contenus a foisonné sur la plateforme. "Une utilisatrice confie ainsi ne plus se décaler sur le trottoir lorsqu'elle croise le chemin d'un homme dans la rue. Une autre va citer en priorité les travaux de femmes lorsqu'elle écrit une dissertation", relate le magazine.

Convaincant ? Si la chose fait réfléchir sur les réseaux sociaux - beaucoup ! - les médias invitent quant à eux à un débat sur la forme et le fond de cette tendance. "Cela peut être stimulant, comme ce refus de céder le trottoir, mais aussi confiner au nano-féminisme... Pourquoi pas, même si on tombe parfois dans une forme de féminisme infinitésimal... Exemple de commentaire : "je choisis en priorité des femmes dentistes", décrypte à ce titre France Inter.

Néanmoins, n'est-ce pas par les "petits pas" que commencent les grandes révolutions ? Des utilisatrices le suggèrent volontiers, comme la TikTokeuse @educulture, qui nous partage ses gestes microféministes : ne pas se laisser incommoder dans l'espace public (on pense très très fort au manspreading dans les transports), sortir des clichés comme : les femmes à la cuisine (lorsque l'on échange avec des enfants, leur poser la question "qu'est-ce que tes parent t'ont fait à manger ?" et non "ta mère ?") mais aussi ne plus banaliser les blagues sexistes. Mais aussi, "payer autant l'addition que les hommes".

Autres idées ? Lire des livres écrits par des femmes (une mise en avant intime et politique du matrimoine comme l'aurait souhaité Alice Coffin), soutenir les victimes de violences sexuelles et combattre les discours anti #MeToo en commentant régulièrement les publications ayant trait à ces thèmes sur les réseaux sociaux (c'est ce qu'explique cette utilisatrice dans sa vidéo)...

Et si on testait ?