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Selon Philippe Candeloro, les hétéros "s'autocensurent" à cause du "wokisme" (joli bingo !)

Publié le Jeudi 02 Mai 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Selon Philippe Candeloro, les hétéros "s'autocensurent" à cause du "wokisme" (joli bingo !)
Philippe Candeloro - Soirée du Secours Populaire au musée des arts Forains à Paris le 4 décembre 2023. © Denis Guignebourg/Bestimage
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Scoop : l'inénarrable Philippe Candeloro nous affirme aujourd'hui que le "wokisme" fait passer l'hétérosexualité "pour une maladie" et incite les gens à "s'autocensurer". Un bingo du boomer à ne pas utiliser comme jeu à boire.
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"OK Boomer" : expression anglophone employée depuis quelques années par les jeunes générations afin de gentiment tacler les propos un brin réac de leurs interlocuteurs plus âgés. Greta Thunberg, notamment, en sait quelque chose. Surprise, dans le domaine des tirades bien rétrogrades, un nouveau champion entre aujourd'hui en jeu justement, et cela tombe bien, c'est un expert des exploits sportifs.

A savoir ? Philippe Candeloro, connu pour ses commentaires... bien à lui, lors des compétitions de patinage artistique. Auprès du Figaro et plus précisément de l'émission "Figaro La Nuit", le journaliste s'est lâché : "Moi je suis hétéro, oui. Est-ce que c'est une maladie aujourd'hui? J'ai l'impression que oui ! Car avec le wokisme, on n'est plus aussi naturels qu'au départ... On s'autocensure par peur !". Tout un poème.

Et l'érudit de poursuivre : "Ça me frustre qu'on est soi-disant un pays de libertés et que finalement, on n'est plus aussi libres que ça". Ne cherchez plus le bingo du boomer, il y a tout ici.

Qui veut la peau des woke ?

C'est un décryptage magique que nous propose ici Philippe Candeloro. Car en quelques mots, il mixe discours alerte sur la "cancel culture", évocation d'une "hétérophobie" qui n'est que pur fantasme (surtout dans un pays où les violences homophobes augmentent d'une année à l'autre) et mise au bûcher du "wokistan".

En somme : on ne peut plus rien dire ! "Chaque mot qu'on va prononcer va être presque une insulte", déplore d'ailleurs la personnalité médiatique dans l'émission du Figaro. "Pour vos prochains déménagements, ne vous embêtez plus à écrire "TRÈS FRAGILE" sur vos cartons, écrivez directement "CANDELORO" !", s'amuse en retour une internaute facétieuse, rétorquant à cette interview comme bon nombre de twittos : en riant, plutôt qu'en pleurant.

A l'origine employé au sein des communautés afro-américaines puis par le mouvement Black Lives Matter, désignant dès lors une conscience affutée de l'injustice politique, puis progressivement usité afin de désigner l'engagement progressiste, des luttes féministes aux combats écolos, le terme anglophone de "woke" est désormais plus franchement associé à la fameuse "bien-pensance" et autres dénominations comme "politiquement correct" - pour beaucoup, des défauts idéologiques, bien plus que des qualités.

Ce qui incite nombre de polémistes et férus de tribunes à balancer du "wokisme" à toutes les sauces, généralement pour exprimer leur peur du changement. Il y a sept ans déjà, "woke" faisait son entrée dans le prestigieux Oxford English Dictionary. Une banalisation qui n'a pas que du bon...