Un film d'animation parodique sur Blanche Neige accusé de fat shaming

Publié le Mercredi 31 Mai 2017
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Le film d'animation Red Shoes and the 7 Dwarfs
2 photos
Lancer le diaporama
Présenté au marché du film du Festival de Cannes, le film parodique "Red Shoes and the 7 Dwarfs" a fait bondir Twitter pour son message grossophobe et humiliant envers les personnes corpulentes.
À lire aussi

"Et si Blanche Neige n'était plus si belle et les 7 nains plus si petits ?". Telle est l'accroche de Red Shoes and the 7 Dwarfs (Chaussures rouges et les 7 nains, en français), un film d'animation qui pourrait prochainement sortir sur nos écrans.

Parodie du conte des frères Grimm Blanche Neige et les Sept Nains, cette production sud-coréenne a été présentée au marché du film du Festival de Cannes a laissé pantois les internautes qui ont découvert l'affiche.

Publiée par le mannequin plus-size Tess Holliday, on y voit deux Blanche Neige, l'une mince, l'autre pas car elle ne porte pas les souliers magiques aux pieds. Sous-entendant, donc, que la Blanche Neige replète n'est pas belle, tandis que son avatar filiforme si.

On aurait peut-être pu croire à une maladresse de la part de l'équipe commerciale du film si la bande-annonce de Red Shoes and the 7 Dwarfs ne faisait pas clairement dans le fat shaming :

"Comment une telle campagne a-t-elle été approuvée ? Depuis quand est-ce acceptable de dire aux enfants que gros = moche ?", s'est offusquée Tess Holiday. Le mannequin, héraut de la body positivity, a subtilement interpellé dans son tweet l'actrice Chloë Grace Moretz, qui prête sa voix au personnage de Blanche Neige. Cette dernière, qui s'est par le passé illustrée par des prises de position féministes, ne lui a toujours pas répondu.
Selon Mashable US, le studio Locus Animation, qui a réalisé Red Shoes and the 7 Dwarfs, n'a pas non plus répondu aux sollicitations des médias.

Quoi qu'il en soit, le film, commercialisé comme une aventure familiale, devrait rapidement trouver acheteur. Reste désormais à savoir si les parents qui emmèneront leurs rejetons voir ce film se reconnaîtront dans le message discriminatoire et pas vraiment tolérant qu'il délivre. À la lecture des commentaires qu'il a suscités sur Internet, ce n'est vraiment pas sûr.