Leonarda : Libération avoue l'avoir payée 50 euros pour son interview

Publié le Mardi 12 Novembre 2013
Leonarda : Libération avoue l'avoir payée 50 euros pour son interview
Leonarda : Libération avoue l'avoir payée 50 euros pour son interview
Un journaliste de Libération a reconnu dans son article que le journal a dû mettre la main au porte-monnaie pour interviewer Leonarda. Une pratique exceptionnelle pour le quotidien de gauche, qui suscite la polémique.
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La semaine dernière c’est le gouvernement qui était sous le feu des projecteurs au sujet d’une éventuelle rançon accordée pour la Libération des otages français du Sahel. Aujourd’hui c’est le quotidien Libération qui est dans le viseur pour avoir monnayé une interview de Leonarda, la collégienne rom expulsée au Kosovo, pour sa dernière page « portrait ». « Amers et déçus, ils cherchent (la famille, ndlr), en vertu de cette stratégie de la débrouille qui gouverne leurs vies, à tirer bénéfice de l'appétit des médias. Resat, le père, fixe ses conditions : il faut "donner un truc" pour obtenir l'interview », écrit le journaliste Michel Henry. « Tu comprends, on n'a plus de thunes » affirme la famille au journaliste. Pourtant, le quotidien explique : « D'ordinaire, jamais Libération ne paye ». Et le journaliste de se justifier : « Mais là, allez savoir pourquoi, on cède tout en négociant serré. » Résultat, l’affaire se règle à 50 euros alors que la famille en demandait 200.

Des portraits cher payés

Si ces pratiques sont monnaie courante pour l’interview de people, certains allant jusqu’à réclamer des centaines ou des milliers d’euros, les journalistes refusent généralement ce mode de négociations. Dernièrement, Nabilla Benattia avait par exemple exigé 10 000 euros pour une interview, avait rapporté Le Progès et le quotidien belge Le soir. Mais les journalistes avaient refusé ces conditions. L’aveu de Michel Henry a ainsi suscité l’étonnement de ses confrères et des lecteurs. Sur les réseaux sociaux, l’affaire a provoqué l’indignation, comme celle de Sophie de Ravanel, journaliste au Figaro qui indique : « Le problème ce n'est pas tant l'argent demandé pour l'interview, le problème surtout c'est d'accepter de le verser... »