Un bébé prématuré victime des déserts médicaux dans le Lot, le débat relancé

Publié le Lundi 22 Octobre 2012
Un bébé prématuré victime des déserts médicaux dans le Lot, le débat relancé
Un bébé prématuré victime des déserts médicaux dans le Lot, le débat relancé
Dans cette photo : François Hollande
En perdant son enfant sur la route de la maternité entre le Lot et la Corrèze, une jeune femme a suscité de nombreux soutiens à travers la France. De quoi relancer la polémique sur les déserts médicaux et sur les fermetures des structures médicales de proximité. Les autorités de santé sont en émoi. François Hollande a réclamé une enquête.
À lire aussi


En plein débat sur les dépassements d’honoraires et les réductions de budget dans le domaine de la santé, un fait-divers dramatique ravive la flamme des défenseurs des établissements de santé de proximité. Vendredi 19 octobre, une femme de 35 ans a accouché d’un grand prématuré sur l’autoroute A20 entre son domicile et Brive, où elle se rendait pour mettre au monde son enfant en urgence, sur les conseils de son gynécologue. Habitant à Lacapelle-Marival, dans le Lot, à environ 1h20 de voiture de la maternité corrézienne, la jeune femme a choisi Brive et non Cahors, pourtant plus proche. En cause, un service de néonatalogie plus pointu qui permet d’accueillir les grands prématurés.

L’enfant aurait aussi bien pu ne pas survivre si la maternité avait été plus proche ; il était âgé seulement de sept mois et n’était pas très bien développé selon les secours, arrivés trop tard sur place. Mais le drame survient dans une zone où les fermetures successives des maternités de Gourdon puis de Figeac mettent en lumière le problème des déserts médicaux en France.

Les campagnes les plus concernées

Il y a quelques jours, l’association UFC-Que choisir publiait une enquête édifiante sur les déséquilibres en matière de soins ; elle pointait notamment du doigt les liens entre déserts médicaux et dépassements d’honoraires. L’association précisait également que les déserts médicaux concernaient surtout les spécialités, les médecins généralistes n’étant déficitaires que pour 5% de la population.

En revanche, pédiatres et gynécologues le sont respectivement pour 19 et 14% de la population, si l’on ne tient pas compte des dépassements d’honoraires : « Ainsi, le pourcentage de la population vivant dans un désert médical gynécologique passe de 14 à 54% si l’on ne peut financièrement accéder qu’à un gynécologue aux tarifs de la sécurité sociale ». De plus, même si l’UFC relève des problèmes pour se soigner dans certaines grandes villes comme Paris, Le Mans ou Aix-en-Provence, la désertification médicale est principalement un problème rural.

Crédit photo : Pixland

VOIR AUSSI

L'accès aux maternités inégal selon les régions
Marissa Mayer : le congé maternité éclair de la PDG de Yahoo! fait polémique
PremUp : une fondation pour combattre la prématurité